EMMANUEL MACRON PROPOSE UNE "FORME D'AUTONOMIE" POUR LA CORSE APRÈS LES ÉMEUTES

Paris / La Gazette
Le président français Emmanuel Macron a proposé d'accorder une forme d'autonomie à l'île méditerranéenne de Corse.
Cette proposition a été faite jeudi, plus d'un an après que des violences généralisées ont éclaté à la suite de l'assassinat du militant indépendantiste Yvan Colonna dans une prison du continent.
"Ayons l'audace de bâtir une autonomie à la Corse", a lancé Emmanuel Macron ce jeudi au parlement de l'île à Ajaccio, qui est actuellement contrôlé par les nationalistes.
Yvan Colonna, emprisonné à vie pour le meurtre du préfet de la région, Claude Erignac, en 1998, a été poignardé à mort par un autre détenu.
L'assassinat de Colonna a déclenché "une violence inouïe qui a conduit la Corse au bord d'un conflit généralisé", s'est souvenu Gilles Simeoni, président du Conseil exécutif de l'île, au président.
Les Corses souhaitent depuis longtemps avoir davantage leur mot à dire sur leurs propres affaires, ainsi qu'un statut officiel pour leur langue et une protection contre l'achat de terres par des étrangers - deux demandes épineuses que Paris est réticent à accorder.
"La Corse doit rester la Corse et devenir le territoire autonome qu'elle doit être", a déclaré Marie-Antoinette Maupertuis, présidente de l'Assemblée de Corse, à Emmanuel Macron avant son discours.
Les jeunes de l'île, en particulier, "se sentent extrêmement dépossédés", a-t-elle ajouté.
Le chef de l'État français a promis d'introduire une législation qui permettra d'"ancrer pleinement la Corse dans la République et de reconnaître la singularité de son insularité méditerranéenne et son rapport au monde".
Il a fixé un délai de six mois aux responsables politiques de l'île pour parvenir à un accord avec Paris sur une nouvelle loi qui modifierait la Constitution française afin de modifier le statut de la Corse.
Aussi, Emmanuel Macron s'est dit favorable à la capacité de la Corse à légiférer "sur des matières ou des compétences transférées". "Cette capacité normative devra évidemment s'exercer sous le contrôle du Conseil d'État et du Conseil", a-t-il indiqué en fixant à "six mois", l'écriture par le gouvernement et les dirigeants corses d'un "texte constitutionnel et organique".
"il n'y a pas de ligne rouge, il y a l'idéal de la République", a poursuivi le président français..