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LA CHEFFE DE LA DIPLOMATIE FRANÇAISE, EN DÉPLACEMENT À BAKOU, RÉITÈRE QUE LA PAIX ENTRE L'AZERBAÏDJAN ET L'ARMÉNIE EST "POSSIBLE"

27 Avril 2023 20:12 (UTC+01:00)
LA CHEFFE DE LA DIPLOMATIE FRANÇAISE, EN DÉPLACEMENT À BAKOU, RÉITÈRE QUE LA PAIX ENTRE L'AZERBAÏDJAN ET L'ARMÉNIE EST "POSSIBLE"
LA CHEFFE DE LA DIPLOMATIE FRANÇAISE, EN DÉPLACEMENT À BAKOU, RÉITÈRE QUE LA PAIX ENTRE L'AZERBAÏDJAN ET L'ARMÉNIE EST "POSSIBLE"

Paris / La Gazette

Bakou n'a pas refusé les contacts avec Paris, même dans les moments les plus tendus, et nous nous félicitons de la visite actuelle de la ministre française des Affaires étrangères. Au cours de la réunion avec Mme Colonna, celle-ci a été informée de la position de l'Azerbaïdjan sur la conclusion d'un accord de paix, a déclaré jeudi le ministre azéri des Affaires étrangères Jeyhun Bayramov lors d'une conférence de presse conjointe avec la cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna à l'issue des entretiens à Bakou.

La ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a entamé mercredi une visite en Azerbaïdjan, alors que de nouvelles tensions font rage entre Bakou et Erevan au sujet de la région du Karabakh, un territoire internationalement reconnu comme faisant partie de l'Azerbaïdjan.

Il s'agit de la première visite d'un ministre français des Affaires étrangères à Bakou depuis six ans.

L'Arménie et l'Azerbaïdjan se sont livré deux guerres au sujet de l'enclave montagneuse du Karabakh. Après le dernier affrontement en 2020, Moscou a négocié un cessez-le-feu entre les ennemis du Caucase du Sud.

S'adressant aux journalistes aux côtés de Mme Colonna, le ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères, Jeyhun Bayramov, a regretté qu'« au cours de ces dernières années, la France n'a jamais fait appel à l'Arménie ».

Pour sa part, Mme Colonna a estimé que la paix entre les deux ennemis de la région du Sud - Caucase était « possible ».

« Il est possible de mettre fin à ce conflit et de faire la paix », a exhorté Mme Colonna, ajoutant que le processus serait « long et difficile mais qu'il est possible d'y parvenir ».

« La France n'a qu'un seul objectif et n'a d'autre souhait que de contribuer à la paix et de trouver le chemin de la paix », a précisé la cheffe de la diplomatie française lors de la conférence de presse conjointe.

« La situation sur la route de Latchine a été abordée séparément. Cette question ne peut être considérée séparément. Mme la ministre a été informée des événements des deux dernières années et des violations commises par l'Arménie, y compris le transfert illégal d'armes et de matériel militaire et l'exploitation illégale des ressources naturelles. La chose la plus importante est le transport de mines depuis l'Arménie et leur placement sur le territoire de l'Azerbaïdjan », a précisé également M. Bayramov.

L'Arménie a ignoré la proposition de Bakou d'établir des points de contrôle, tant du côté arménien que du côté azerbaïdjanais. L'établissement d'un tel point du côté azerbaïdjanais ne signifie pas le blocus et l'arrêt des communications entre le Karabakh et l'Arménie, a noté M. Bayramov.

Se référant à la mission de l'UE en Arménie, M. Bayramov a regretté que les déclarations de l'Arménie concernant les objectifs de cette mission ne contribuaient pas à l'approche de la paix.

En réponse, Mme Colonna a estimé qu'un « dialogue » était nécessaire entre Bakou et Paris et a invité M. Bayramov à se rendre à nouveau à Paris.

Selon la ministre française, il est nécessaire d'abandonner le recours à la force et la rhétorique belliqueuse. « Nous déplorons les mesures unilatérales prise par (l')Azerbaïdjan à l'entrée du corridor de Latchine. La liberté du mouvement dans (ce) corridor est essentielle pour l'établisement de la confiance. Comme la Cour internationale de justice l'a demandé, les entraves doivent être levées », a-t-elle martelé. En conclusion, la cheffe de la diplomatie française a exhorté Bakou à prendre en compte la position des États-Unis et de la France sur cette question.

Répondant à la question d'une journaliste de savoir pourquoi Paris n'a pas condamné l'occupation des terres azerbaïdjanaises pendant 30 ans et n'a pas qualifié l'Arménie d'agresseur, Mme Colonna a justifié que « notre position a toujours été d'essayer d'apporter notre contribution... à la paix dans la région, à la paix entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan ». À son tour, M. Bayramov a déclaré que Paris, en tant que médiateur du groupe de Minsk, avait ignoré pendant de nombreuses années les appels de Bakou à condamner l'agression arménienne, affirmant qu'il était nécessaire de s'efforcer de parvenir à la paix.

« Après la deuxième guerre du Karabakh, la France ne fait pas preuve de neutralité. En appelant au respect des décisions de la Cour internationale de justice, la France n'exige pas de l'Arménie qu'elle se conforme aux dispositions de l'accord trilatéral de novembre 2020 et qu'elle retire 10 000 soldats du Karabakh », a évoqué M. Bayramov.

Le ministre français des Affaires étrangères s'est opposé à M. Bayramov et a réitéré la nécessité de mettre en œuvre les décisions de la Cour internationale de justice sur la route de Latchine, afin que cela devienne un « geste » et accélère la formation d'une confiance mutuelle.

Interrogé sur les perspectives de la prochaine réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan aux États-Unis, M. Bayramov s'est dit reconnaissant des efforts déployés par Washington dans ce sens. « L'Azerbaïdjan participera à ces négociations et salue les efforts des médiateurs internationaux dans ce sens », a répondu le ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères.

Mme Colonna a également rencontré le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev jeudi. Après sa visite à Bakou, la ministre française des Affaires étrangères s'est rendue à Erevan où elle « s’entretiendra avec le Premier Ministre Nikol Pachinian et le Ministre des Affaires étrangères Ararat Mirzoyan », selon un communiqué du Quai d'Orsay.

« La ministre se rendra également en Géorgie le 28 avril. Elle marquera, à l’occasion de ses entretiens avec la Présidente de la République Salomé Zourabichvili, le Premier Ministre Irakli Garibachvili et le Ministre des Affaires étrangères Ilia Darchiashvili, son soutien aux réformes en matière d’Etat de droit et à la préservation de l’espace civique, indispensables pour poursuivre le rapprochement du pays vers l’Union européenne », a ajoute le communiqué..

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