LA SUISSE AFFIRME QUE LA FILLE DE L'EX-DIRIGEANT OUZBEK ÉTAIT A LA TÊTE D'UN VASTE RÉSEAU CRIMINEL

Paris / La Gazette
Les procureurs suisses ont accusé Gulnara Karimova, la fille de l'ancien président de l'Ouzbékistan, de diriger un syndicat international du crime qui a blanchi des centaines de millions de dollars en pots-de-vin.
Les autorités ont saisi des biens d'une valeur de 780 millions de francs suisses (857 millions de dollars) dans le cadre de l'enquête, qui couvre la période 2005-2013.
Mme Karimova est emprisonnée en Ouzbékistan depuis 2014, condamnée pour détournement de fonds.
Elle nie les accusations de corruption, qui concernent des contrats de télécommunications lucratifs.
Elle était autrefois très en vue dans l'ancien État soviétique d'Asie centrale, exerçant une grande influence en tant que fille du dirigeant Islam Karimov.
Elle possédait sa propre ligne de bijoux, dirigeait une chaîne de télévision de divertissement et sortait des singles pop sous le nom de Googoosha.
Mme Karimova est accusée d'avoir touché des pots-de-vin en échange d'un accès au secteur des télécommunications de l'Ouzbékistan et d'avoir blanchi l'argent par l'intermédiaire de comptes bancaires suisses et d'un réseau complexe de comptes dans d'autres pays.
Sa fausse organisation était connue sous le nom de The Office. Outre la fraude, le groupe aurait eu recours à la violence et à l'intimidation dans le cadre de ses activités.
L'acte d'accusation des procureurs fédéraux suisses indique que les bénéficiaires effectifs désignés des comptes étaient des "hommes de paille" qui dissimulaient le fait que Karimova était le véritable bénéficiaire.
Mme Karimova bénéficiait d'une protection en tant qu'ambassadrice de l'Ouzbékistan auprès des Nations Unies à Genève, mais elle a perdu cette immunité en 2013, ce qui a permis à la Suisse d'étendre son enquête sur ses finances.
Son organisation a également fait l'objet d'enquêtes criminelles en Suède, en France, en Norvège, aux Pays-Bas, aux États-Unis et au Royaume-Uni.