L'UE TENTE DE PROMOUVOIR LA PAIX ENTRE L'AZERBAÏDJAN ET L'ARMÉNIE, ALORS QUE LA RUSSIE PROPOSE DE NOUVELLES DISCUSSIONS
Paris / La Gazette
Les dirigeants azerbaïdjanais et arméniens ont tenu une réunion sous la médiation de l'UE à Bruxelles samedi, alors que Moscou a proposé d'organiser un sommet pour normaliser les relations entre les deux voisins.
Le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev et le premier ministre arménien Nikol Pachinian se sont rencontrés à Bruxelles pour des discussions visant à résoudre le conflit qui les oppose depuis des décennies pour le contrôle du Karabakh, une région reconnu internationalement comme faisant partie de l'Azerbaïdjan mais occupé illégalement par l'Arménie pendant près de trois décennies, a indiqué le ministère des Affaires étrangères de Bakou dans un communiqué.
Le président du Conseil européen, Charles Michel, a joué le rôle de médiateur dans ces discussions, qui interviennent dans un contexte de tensions renouvelées après que l'Azerbaïdjan a temporairement fermé le corridor de Latchine, le seul lien terrestre entre le Karabakh et l'Arménie.
« Les progrès réels dépendent des prochaines étapes qui devront être franchies dans un avenir proche. En priorité, la violence et la rhétorique dure doivent cesser afin de créer un environnement propice aux pourparlers de paix et de normalisation », a déclaré M. Michel dans un communiqué de presse à issue d'une réunion trilatérale.
Il a également indiqué aux journalistes : « La population sur le terrain a besoin d'être rassurée, avant tout en ce qui concerne ses droits et sa sécurité ».
M. Michel a également assuré que l'UE encourageait l'Azerbaïdjan à parler directement aux Arméniens du Karabakh afin de développer la confiance entre les parties.
Bakou et Erevan cherchent à négocier un accord de paix avec l'aide de l'Union européenne et des États-Unis, dont l'engagement diplomatique dans le Caucase a irrité la Russie, puissance régionale traditionnelle.
Samedi, Moscou a proposé d'accueillir les ministres des Affaires étrangères des deux pays et a laissé entendre qu'un futur traité de paix pourrait être signé à Moscou.
La Russie est prête à « organiser une réunion trilatérale des ministres des Affaires étrangères à Moscou dans un avenir proche », a annoncé la diplomatie russe dans un communiqué.
Il a proposé d'organiser ultérieurement un « sommet Russie-Azerbaïdjan-Arménie à Moscou pour signer le traité (de paix) correspondant ».
Le Karabakh est au centre d'un conflit territorial qui dure depuis des décennies entre les deux pays, qui se sont livré deux guerres sur ce territoire montagneux.
Lors des précédents cycles de négociations sous médiation occidentale, Bakou et Erevan ont progressé dans la préparation du texte d'un accord de paix, mais sa signature reste une perspective lointaine.
Erevan a accepté de reconnaître le Karabakh comme faisant partie de l'Azerbaïdjan, mais a exigé des mécanismes internationaux pour protéger les droits et la sécurité de la population d'origine arménienne de la région.
Bakou insiste sur le fait que ces garanties doivent être fournies au niveau national et rejette tout format international.
À l'automne 2020, la Russie a parrainé un accord de cessez-le-feu qui a mis fin à six semaines de combats entre les forces arméniennes et azerbaïdjanaises pour le contrôle du Karabakh.
L'Arménie a cédé des pans entiers de territoires qu'elle occupait depuis des décennies, tandis que la Russie a stationné des soldats de la paix qui surveillent le corridor de Latchine, d'une largeur de cinq kilomètres, afin de garantir la liberté de passage entre l'Arménie et le Karabakh.
