ÉNERGIE : LE GÉANT RUSSE GAZPROM ÉTEND SES LIVRAISONS DE GAZ À L'ASIE CENTRALE
Paris / La Gazette
Le géant russe de l'énergie, Gazprom, s'apprête à augmenter ses livraisons de gaz aux pays d'Asie centrale en signant des contrats de quinze ans avec le Kazakhstan, le Kirghizstan et l'Ouzbékistan d'ici à la mi-2024.
L'annonce a été faite par Alexey Miller, président du comité de gestion de Gazprom, lors de la dernière conférence de l'entreprise avant le Nouvel An.
M. Miller a révélé que les contrats à moyen terme d'une durée de quinze ans, négociés avec les partenaires du Kirghizstan, du Kazakhstan et de l'Ouzbékistan, devraient être officialisés lors du Forum économique international de Saint-Pétersbourg au milieu de l'année 2024. Des livraisons de gaz stables et fiables dans le cadre de ces contrats devraient commencer le 1er novembre 2025.
Actuellement, Gazprom dépasse déjà ses engagements contractuels quotidiens en matière de fourniture de gaz à l'Ouzbékistan.
"Nous avons également entamé la deuxième phase d'augmentation des capacités de transport de gaz dans le corridor Asie centrale-Centre (CAC) dans un délai très court", a précisé M. Miller. "La tâche est à nouveau fixée pour une période extrêmement courte - nous devons commencer à fournir des volumes beaucoup plus importants d'ici le 1er novembre 2025".
Le système de transport de gaz Asie centrale-Centre, qui comprend quatre lignes distinctes traversant le Kazakhstan et s'étendant à l'Ouzbékistan, au Turkménistan, au Tadjikistan et au Kirghizstan, a subi des modifications cruciales. Gazprom a réussi à inverser le fonctionnement du système pendant trois mois, assurant ainsi un approvisionnement en gaz plus fiable aux pays d'Asie centrale, selon M. Miller.
Gazprom a récemment commencé à fournir du gaz à l'Ouzbékistan via le Kazakhstan dans le cadre d'un contrat à court terme, livrant environ 2,8 milliards de mètres cubes de gaz par an à la plus grande nation d'Asie centrale en termes de population dans l'ancienne région soviétique.
Cette initiative intervient alors que Gazprom, confronté à des difficultés sur le marché européen en raison de l'interruption des flux via les gazoducs Nord Stream et Yamal-Europe, se tourne stratégiquement vers les marchés d'Asie centrale. L'entreprise, dont la capacité de production de réserve s'élèverait à 100 milliards de mètres cubes de gaz par an, vise à renforcer sa position dans la région.
En outre, Gazprom étudie activement la possibilité de livrer du gaz russe aux régions de l'est et du nord-est du Kazakhstan. M. Miller a déclaré précédemment qu'une étude de faisabilité clé devrait être achevée d'ici un mois, ce qui permettra de faire la lumière sur la viabilité technique et l'efficacité économique du projet. Astana a manifesté son intérêt pour un éventuel accord à long terme avec Gazprom afin de fournir du gaz russe à ces régions éloignées.
Les industries du pétrole et du gaz sont les principaux piliers de Moscou et d'Astana, car la Russie et le Kazakhstan regorgent d'hydrocarbures. Les deux pays post-soviétiques ont maintenu des partenariats solides dans le secteur de l'énergie grâce aux initiatives économiques, technologiques et de transport déjà existantes.
L'utilisation du gaz comme type de combustible plus propre fait partie des orientations les plus importantes prises par le Kazakhstan pour protéger l'environnement, le processus de transition vers la neutralité carbone et la réalisation d'un bilan zéro des émissions. Afin d'accroître l'attractivité de l'industrie gazière au Kazakhstan, un certain nombre de mesures systémiques sont prises et de nouvelles approches de marché pour la tarification du gaz ont été identifiées.
