LE KAZAKHSTAN JOUE UN RÔLE MAJEUR DANS LE MAINTIEN DE LA SÉCURITÉ ÉNERGÉTIQUE DE L'UE
Paris / La Gazette
Le Kazakhstan joue un rôle majeur dans le maintien de la sécurité énergétique de l'Union européenne, a déclaré Peter Stano, porte-parole principal de la Commission européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.
Accord de partenariat et de coopération renforcé
"Cette année, l'UE et le Kazakhstan célèbrent le 30e anniversaire de leurs relations diplomatiques. Le Kazakhstan est le premier pays de la région à avoir conclu un accord de partenariat et de coopération renforcé (APRC) avec l'UE. L'UE est le premier partenaire commercial du Kazakhstan et le premier fournisseur d'investissements directs étrangers", a estimé M. Stano dans un entretien exclusif avec l'agence de Trend.
Selon lui, l'APEC a renforcé la coopération dans vingt-neuf domaines politiques clés, dont les droits de l'homme, le commerce et les douanes, l'environnement et le changement climatique, l'énergie et l'économie verte, les transports, l'éducation, la recherche et le développement.
Le rôle du Corridor Médian pour relier l'Asie à l'Europe
"Le Corridor central transcaspien a certainement le potentiel de gérer davantage d'échanges terrestres entre l'Europe et l'Asie, si les questions clés, les goulets d'étranglement, les pénuries de capacité et les autres questions de connectivité, y compris les questions de connectivité douce, sont traitées de manière adéquate", a-t-il lancé.
M. Stano a indiqué que dans le cadre de l'initiative "Global Gateway", l'UE a financé une étude sur les corridors de transport durables reliant le réseau transeuropéen de transport étendu et les cinq pays d'Asie centrale.
"Sur la base des résultats de cette étude (publiée en juin 2023), nous envisageons maintenant d'améliorer l'efficacité opérationnelle et l'attractivité économique du réseau transcaspien central qui englobe les principaux centres de production et de population dans les cinq pays d'Asie centrale. Sur la base de notre expérience en Europe - et conformément aux recommandations formulées dans l'étude - le développement des liaisons de transport doit reposer sur une approche régionale de la connectivité, afin de garantir qu'elles contribuent également au développement économique durable de l'ensemble de la région d'Asie centrale", a-t-il expliqué.
Diversification des routes commerciales
M. Stano a souligné que la diversification des routes commerciales était à l'ordre du jour depuis un certain temps. Il a ajouté qu'à la suite de la guerre en Ukraine, il est de plus en plus urgent d'identifier des itinéraires commerciaux alternatifs, fiables et efficaces entre l'Europe et l'Asie, qui ne passent pas par la Russie.
"L'importance de la connectivité des transports a été discutée lors de la réunion ministérielle UE-Asie centrale, qui s'est tenue le 23 octobre 2023 à Luxembourg. L'année dernière, nous avons organisé une conférence très réussie sur la connectivité à Samarkand, en Ouzbékistan, et plus récemment, le Global Gateway Forum (25-26 octobre) à Bruxelles démontre notre ferme volonté de renforcer notre engagement en matière de connectivité des transports. Ce forum sera suivi d'un forum des investisseurs les 29 et 30 janvier 2024, qui devrait déboucher sur des mesures opérationnelles pour la mise en œuvre de l'étude", a-t-il ajouté.
Selon lui, avant le forum des investisseurs, l'UE planifie les premières étapes de la mise en œuvre des mesures douces incluses dans l'étude.
"Avant la fin de l'année, nous adopterons un programme de prospérité qui contribuera à améliorer la coordination transfrontalière et l'interopérabilité entre les pays d'Asie centrale afin de favoriser la connectivité commerciale le long du corridor stratégique transcaspien", a-t-il poursuivi.
Le rôle du Kazakhstan dans la sécurité énergétique de l'UE
"D'une manière générale, une coopération étroite entre les pays d'Asie centrale et du Caucase est essentielle pour réaliser la connectivité transcaspienne, non seulement pour l'approvisionnement en énergie, mais aussi pour les projets de connectivité durable et la protection de l'environnement. Nous reconnaissons le rôle du Kazakhstan dans la sécurité énergétique de l'UE, en particulier en ce qui concerne le combustible nucléaire et la sécurité de l'approvisionnement par l'oléoduc de la Caspienne, et nous saluons les mesures d'incitation à la réforme prises par le Kazakhstan dans le secteur de l'énergie afin de soutenir une transition vers une énergie propre", a-t-il noté.
L'UE soutient le développement des sources d'énergie renouvelables au Kazakhstan
Comme l'a souligné M. Stano, l'UE soutient le développement des sources d'énergie renouvelables au Kazakhstan en vue de la décarbonisation du secteur énergétique et industriel, en mettant l'accent sur la production d'hydrogène renouvelable.
"L'UE s'intéresse également de près à la réduction de l'impact environnemental des combustibles fossiles. Nous cherchons donc à éliminer la pratique du dégazage et du torchage et à accroître l'efficacité de la production et de la consommation d'énergie. L'UE s'attache à soutenir la transition vers des économies vertes, les sources d'énergie renouvelables et la lutte contre le changement climatique. Nous sommes prêts à partager notre expérience en matière d'intégration d'une part plus importante d'énergies renouvelables dans les systèmes énergétiques. Nous encourageons tous les pays, y compris le Kazakhstan, à adhérer à l'engagement mondial en faveur du méthane et à réduire les émissions de méthane de 30 % d'ici à 2030. En novembre 2022, l'UE et le Kazakhstan ont signé un protocole d'accord relatif à un partenariat stratégique sur les chaînes de valeur des matières premières critiques durables, des batteries et de l'hydrogène renouvelable, ce qui est essentiel pour les transitions verte et numérique. En mai 2023, la feuille de route opérationnelle pour le partenariat stratégique 2023-24 a été approuvée", a-t-il évoqué.
L'UE souhaite renforcer son partenariat avec le Kazakhstan
M. Stano a d'ailleurs insisté que le potentiel d'une coopération plus profonde et plus large est très prometteur.
"Nous souhaitons renforcer la coopération bilatérale dans des domaines tels que le commerce et l'investissement, la transition verte, la connectivité durable, la numérisation, l'énergie, l'hydrogène renouvelable, les matières premières et les contacts entre les peuples. Et comme tous les secteurs économiques ont besoin d'une main-d'œuvre qualifiée et bien formée, nous devons également nous concentrer sur nos programmes de formation et d'échange. Nous nous félicitons de la participation des étudiants et du personnel des universités à Erasmus+, et nous encourageons encore davantage la participation des chercheurs aux actions Marie Skłodowska-Curie, et des entités de recherche au programme-cadre Horizon Europe", a-t-il conclu.
