LE PAPE CONDAMNE L'INCENDIE DU CORAN EN SUÈDE ET APPELLE AU RESPECT

Paris / La Gazette
Le pape François a condamné l'incendie du Coran survenu la semaine dernière en Suède, déclarant qu'il était « en colère et dégoûté » de voir le livre saint des musulmans profané.
Dans une interview publiée lundi dans le journal Al Ittihad des Émirats arabes unis, le pape a déclaré : « Tout livre considéré comme sacré doit être respecté pour respecter ceux qui y croient ».
« Je suis en colère et dégoûté par ces actes », a déploré le souverain pontife.
Mercredi, alors que de nombreux musulmans célébraient l'Aïd al-Adha, un homme a déchiré et brûlé un Coran à l'extérieur d'une mosquée à Stockholm, suscitant une large condamnation, notamment de la part des gouvernements turc et saoudien.
Dimanche, l'Organisation de la coopération islamique (OCI), un groupe de 57 États, a exhorté que des mesures collectives étaient nécessaires et que le droit international devait être utilisé pour mettre fin à la haine religieuse.
L'OCI a déclaré dans un communiqué : « Nous devons rappeler constamment à la communauté internationale qu'il est urgent d'appliquer le droit international, qui interdit clairement tout appel à la haine religieuse ».
Lundi, l'Arabie saoudite a convoqué l'ambassadeur de Suède à la suite de l'incident afin d'exhorter Stockholm à « mettre fin à toutes les actions qui vont directement à l'encontre des efforts internationaux visant à diffuser les valeurs de tolérance, de modération et de rejet de l'extrémisme et qui sapent le respect mutuel nécessaire aux relations entre les peuples et les États », a rapporté l'agence de presse saoudienne.
Alors que la police suédoise avait autorisé la manifestation, l'homme qui a brûlé le Coran a été inculpé d'agitation contre un groupe ethnique ou national.
L'incident, également condamné par le gouvernement suédois et Washington, a déclenché d'importantes manifestations à Bagdad.
Le premier ministre suédois, Ulf Kristersson, a estimé qu'il était temps pour la Suède de réfléchir à son identité.
« Il s'agit d'une situation grave sur le plan de la sécurité. Il n'y a aucune raison d'insulter les autres », a-t-il justifié.
Alors que la police suédoise a rejeté plusieurs demandes récentes de manifestations contre le Coran, les tribunaux ont annulé ces décisions, estimant qu'elles portaient atteinte à la liberté d'expression.
Dans son interview, le pape a rejeté l'argument de la liberté d'expression.
« La liberté d'expression ne devrait jamais être utilisée comme un moyen de mépriser les autres, et le fait de permettre cela est rejeté et condamné », a-t-il clamé.
Des manifestations antimusulmanes ont déjà eu lieu en Suède.
Fin janvier, la Turquie a suspendu les négociations concernant la demande d'adhésion de la Suède à l'OTAN après qu'un politicien danois d'extrême droite a brûlé un exemplaire du Coran près de l'ambassade de Turquie à Stockholm.