EMMANUEL MACRON REÇOIT LES ARMÉNIENS AU PALAIS DE L’ÉLYSÉE. UNE DISCUSSION SINCÈRE ?!
Paris / La Gazette
Le président français Emmanuel Macron continue de démontrer son amitié pour l'Arménie et sa considération particulière pour la communauté arménienne de France.
Le 23 janvier, le jour même où l'Union Européenne annonçait l'envoi d'une mission à la frontière entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie, le président de la République française a reçu Ara Toranian et Mourad Papazian, coprésidents du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF), au Palais de l’Élysée.
Comme le précise un communiqué de la présidence, le Président de la République a saisi cette occasion pour souligner le rôle des organisations arméniennes en France, réitérer son engagement indéfectible en faveur de la sécurité et de la stabilité de l'Arménie, et réaffirmer l'engagement de la France à soutenir le peuple arménien. Pour mémoire, Ara Toranian fut, dans les années 80, le porte-porole du MNA, antenne française de l'ASALA, auteur de nombreux attentats terroristes dans le monde, et notamment en France, en 1983, à l'aéroport d'Orly, qui fit 8 victimes civiles. Mourad Papazian est un membre important du parti nationalistes Daschnak, et est considéré, même en Arménie comme un activiste dangereux. Il s'est récemment vu refuser l'entrée à Erevan.
A l'heure où la France perd pied en Afrique, notamment au Burkina Faso et au Mali d'où elle est expulsée au bénéfice des forces armées russes, on a peine à comprendre la cohérence de la stratégie française.
Alors que la France fustige la présence des mercenaires de Wagner en Afrique et en Ukraine, et soutient cette dernière contre l'armée russe, elle se range du côté de l'Arménie qui a délivré des licences à de petites compagnies aériennes transportant des armes et des mercenaires pour Wagner en Afrique., et a livré des avions de chasse aux forces russes du Donbass.
L'Azerbaïdjan de son côté a été le premier pays de la région à porter secours à l'Ukraine.
En dépit des témoignages et des images qui prouvent que la route de Latchine n'est fermée qu'au transport d'armes et de contrebande, le président reprend mot pour mot les termes de la propagande arménienne qui veut faire croire à un blocus de Khankendi et à l'imminence d'une crise humanitaire. Bien informé, il sait sans aucun doute que ces allégations sont sans fondement. Le lobby arménien en France est-il si puissant qu'il soit capable de dicter sa conduite à la France ?
Il n'est pas certain que le choix présidentiel de s'aligner sur l'extrême-droite française qui cherche à instrumentaliser le conflit du Caucase pour mettre en avant ses thèses suprémacistes, soit d'une grande pertinence. Et il n'est pas impossible que les Français, en colère contre les réformes sociales à venir, finissent par reprocher à Emmanuel Macron l'énergie qu'il dépense à soutenir un pays étranger à l'irrédentisme belliqueux qui, finalement, ne lui donnera rien en retour, au lieu de s'attacher à résoudre une situation interne au bord de l'explosion. L'avenir le dira.
