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EN POLLUANT LA RIVIÈRE ARAXE, L'ARMÉNIE COMMET UN ACTE DE TERRORISME ENVIRONNEMENTAL CONTRE L'IRAN. QUELLE RÉACTION DE LA PART DE CE DERNIER ?

15 Août 2022 18:09 (UTC+01:00)
EN POLLUANT LA RIVIÈRE ARAXE, L'ARMÉNIE COMMET UN ACTE DE TERRORISME ENVIRONNEMENTAL CONTRE L'IRAN. QUELLE RÉACTION DE LA PART DE CE DERNIER ?
EN POLLUANT LA RIVIÈRE ARAXE, L'ARMÉNIE COMMET UN ACTE DE TERRORISME ENVIRONNEMENTAL CONTRE L'IRAN. QUELLE RÉACTION DE LA PART DE CE DERNIER ?

Paris / La Gazette

Malgré tous les efforts déployés pour rétablir la paix dans le Caucase du Sud et au-delà de son territoire après la libération des terres azerbaïdjanaises de l'occupation, l'Arménie continue d'entraver ce processus.

Nous parlons ici non seulement des actions non constructives de l'Arménie dans le domaine politique, mais aussi du terrorisme environnemental qu'Erevan a commis et continue de commettre contre ses voisins.

Non seulement l'Azerbaïdjan mais aussi l'Iran souffrent de la catastrophe écologique, dont la source est l'Arménie. L'Iran a soulevé à plusieurs reprises la question, en particulier celle de la pollution de la rivière Araxe (Aras ou Araz) par l'Arménie. Mais apparemment, ce n'est pas suffisant, puisque l'Arménie continue de polluer cette rivière, qui est une source importante pour l'irrigation des terres en Azerbaïdjan et en Iran.

En raison de l'activité de la centrale nucléaire de Metsamor, située en Arménie, 12 000 à 16 000 mètres cubes de déchets radioactifs sont déversés chaque jour dans l'Araxe, sans compter les déchets des sociétés minières sur le territoire arménien. Cela menace l'utilisation de l'eau de la rivière comme source de boisson et d'irrigation.

Les flux d'eau transfrontaliers provenant d'Arménie et se déversant dans la rivière Araxe recueillent les déchets industriels des entreprises situées à Gafan et Gajaran. Afin de pousser Erevan à construire des installations de traitement des eaux, cette question a été soulevée à plusieurs reprises par l'Azerbaïdjan et l'Iran, mais aucune mesure n'a été prise par l'Arménie.

En outre, l'ex ambassadeur d'Allemagne en Azerbaïdjan, Wolfgang Manig, a déclaré qu'il y a plusieurs années, l'Allemagne avait proposé à l'Arménie de construire des stations d'épuration des eaux usées pour mettre fin à la pollution de la rivière Araxe, mais la question n'a pas encore été résolue. En conséquence, les eaux usées des entreprises industrielles arméniennes continuent de se déverser dans l'Araxe. Cette dernière est la deuxième plus grande rivière par sa taille dans le Caucase du Sud et le plus grand affluent droit de la rivière Kura, c'est la principale source d'eau, et sa pollution menace la sécurité de tous les pays frontaliers.

La pollution des ressources en eau des pays situés dans la région causée par l'Arménie constitue également une violation flagrante des principes de la Convention des Nations unies sur la protection et l'utilisation des cours d'eau transfrontaliers et des lacs internationaux. En outre, le niveau de pollution de la rivière Okhtchoutchaï qui se jette dans l'Araxe constitue une grande menace.

Quelque 58 séances de surveillance ont été réalisées en rapport avec l'état de la rivière. Des échantillons ont été prélevés dans trois directions différentes de la rivière. Plus de 150 échantillons d'eau et plus de 180 échantillons de sédiments ont été prélevés. Une analyse physico-chimique a été réalisée sur la base de ces échantillons. Il s'est avéré que le niveau de pollution de la rivière est 5 à 7 fois supérieur à la normale. Malheureusement, sa pollution se poursuit aujourd'hui. Le niveau de métaux lourds et autres dans l'eau est actuellement 5 à 7 fois supérieur à la normale.

Pour l'Iran, la solution au problème écologique de la rivière Araxe est d'une importance fondamentale. L'Iran a exprimé à plusieurs reprises sa préoccupation concernant la pollution des rivières transfrontalières et le danger qui menace l'Araxe.

Le ministre de l'Énergie de la République islamique d'Iran au début de 2021 a noté qu'Erevan ne prend pas de mesures suffisantes pour mettre fin au déversement de déchets dans l'Araxe. Le procureur général iranien, lors de sa visite en Arménie en mai 2022, a soulevé la question de la pollution de l'eau auprès des responsables du pays et a déclaré que Téhéran et Erevan prévoyaient de créer une commission spéciale pour enquêter sur la pollution de la rivière.

En outre, récemment, lors d'une réunion avec le ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères, Jeyhun Bayramov, le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a déclaré que la pollution de l'Araxe et la catastrophe environnementale qu'elle provoque préoccupent Téhéran. Le gouverneur général de la province iranienne d'Azarbaijan oriental, Abedin Khorram, a évoqué, lors d'une réunion avec l'ambassadeur d'Arménie en Iran, Arsen Avagyan, que la rivière Araxe « revêt une grande importance pour l'Iran » et que son pays « attend de l'Arménie des mesures sérieuses pour contrôler les déchets miniers ».

Le Parlement iranien a tenu à plusieurs reprises des discussions sur la pollution de la rivière Araxe par l'Arménie. Dans les rapports discutés au Parlement iranien, il a été noté que la raison de la croissance des maladies oncologiques parmi la population du district de Mughan dans la région d'Ardabil est liée à la pollution de la rivière Araxe par l'Arménie.

Le Parlement iranien a souligné que l'Arménie avait causé de grands dommages à l'environnement en déversant des déchets radioactifs dans la rivière. Des terres fertiles sont situées sur le territoire de l'Iran le long de l'Araxe, l'agriculture y est développée. Les agriculteurs locaux utilisent la rivière comme eau d'irrigation. La pollution des eaux par des substances toxiques entraîne une baisse de la productivité et une augmentation de diverses maladies au sein de la population.

Comme l'a déclaré un ancien membre du Parlement iranien, Mohammad Hasannejad, à La Gazette, la pollution de la rivière Araxe par l'Arménie est un problème évident pour tout le monde.

« Il suffit de regarder la rivière du côté iranien, en dessous du pont de Norduz. Un petit ruisseau du côté arménien se jette dans l'Araxe, et à cet endroit, la couleur bleue de l'eau devient la couleur du ciment. La raison en est le rejet de déchets contenant du cuivre. La partie arménienne ignore ce problème et attend que l'Iran le résolve. On peut supposer que soit la partie arménienne est indifférente à toutes les questions, soit Erevan croit que l'Iran est obligé de se mettre d'accord avec l'Arménie », a-t-il opiné.

M. Hasannejad a noté qu'en tant que membre du Parlement, il s'est rendu en Arménie à cet égard pour se familiariser avec la situation sur place. Depuis l'époque soviétique, il y avait ici une mine de cuivre, dont les déchets étaient transportés vers un autre endroit par des pipelines. Cependant, plus tard, ces canalisations ont pourri et, par conséquent, les déchets ont commencé à se déverser dans la rivière Araxe », a-t-il dit.

Selon l'ancien député, la pollution de l'Araxe n'est pas seulement un problème environnemental mais aussi un problème de sécurité.

« Le ministère iranien des Affaires étrangères devrait prendre des mesures pour empêcher la pollution de la rivière. Je suis d'avis que l'Iran n'a pas agi de manière décisive sur cette question », a conclu M. Hasannejad.

Peter Tase, expert américain, conseiller stratégique en affaires internationales et en diplomatie publique auprès de gouvernements, d'universités et de sociétés en Europe et en Amérique, a déclaré à notre publication qu'Erevan causait des dommages irréparables à l'écosystème et à l'environnement de toute la région du Caucase du Sud.

« Il n'est pas surprenant que l'Iran garde le silence et s'abstienne de faire pression sur le gouvernement arménien pour qu'il ne contamine pas les rivières transfrontalières qui traversent le territoire du Caucase du Sud et constituent une source importante d'eau douce pour la production agricole en Azerbaïdjan et dans la région. L'Iran doit faire pression et procéder à des analyses urgentes des sols et de l'eau afin de reconfirmer le fait que le régime arménien - en déversant des déchets chimiques dangereux dans la rivière Araxe - a fortement contaminé les ressources en eau et les niveaux souterrains des sols agricoles, dans toute la région. Les crimes environnementaux commis par l'Arménie doivent être portés devant la communauté internationale et dénoncés devant les institutions judiciaires européennes compétentes. L'Iran doit agir maintenant avant que ses communautés rurales ne soient dévastées par les déversements de produits chimiques commis par l'Arménie, qui ont déjà eu lieu depuis de nombreuses années et dont les conséquences seront évidemment plus visibles et plus néfastes si Téhéran n'agit pas rapidement », a-t-il esimé.

M. Tase a d'ailleurs remarqué que l'Arménie était une menace pour la région et cette dernière avait mené une contamination environnementale à grande échelle au fil des ans, tandis que l'Union européenne et les États-Unis continuent de rester silencieux alors que les dommages à la terre et les problèmes de santé continuent d'être plus évidents, en raison du terrorisme environnemental et de la politique étrangère sans complexe des autorités d'Erevan dont le seul but est de mentir à la communauté internationale.

« L'Iran reste silencieux jusqu'à aujourd'hui, bien que ses ressources en eau soient épuisées et que les terres agricoles souffrent lourdement des dirigeants arméniens qui déversent constamment des produits chimiques dangereux et cancérigènes dans les ressources en eau douce utilisées pour l'agriculture. Les espèces animales uniques de la rivière Araxe ont également disparu en raison de la brutalité de l'Arménie envers l'écosystème et la terre », a-t-il conclu.

Il semble que Téhéran ait l'intention de s'attaquer sérieusement à la question du rétablissement de la sécurité environnementale. La question qui se pose est la suivante : l'Iran sera-t-il enfin en mesure de forcer l'Arménie à prendre des mesures appropriées pour prévenir la pollution de l'environnement, qui a créé de nombreuses menaces pour la région du Caucase du Sud ?

Cependant, au fil des ans, les appels lancés à Erevan pour qu'elle agisse à ce stade n'ont donné aucun résultat. L'Arménie continue de polluer les rivières transfrontalières, menaçant la sécurité écologique de la région. Il ne suffit pas que l'Azerbaïdjan et l'Iran prennent des mesures conjointes pour éliminer les dommages environnementaux causés au stade actuel. De telles mesures de la part de l'Arménie peuvent contribuer à résoudre le problème. Sinon, la pollution de la rivière Araxe peut conduire à une catastrophe écologique non seulement pour l'Azerbaïdjan et l'Iran, mais aussi pour tous les pays du bassin de la Caspienne.

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