UN PLAN COMMERCIAL "HISTORIQUE" ENTRE LES ÉTATS-UNIS, L'UNION EUROPÉENNE, LE MOYEN-ORIENT ET L'INDE LANCÉ POUR RIVALISER AVEC LA CHINE
Paris / La Gazette
Une alliance d'États étrangers a dévoilé samedi un vaste accord multinational ferroviaire et portuaire reliant le Moyen-Orient et l'Asie du Sud, stimulant ainsi les liens commerciaux avec des implications géopolitiques potentiellement étendues.
Les États-Unis, l'Union européenne, l'Inde, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis (EAU) et d'autres pays ont lancé l'initiative visant à relier les chemins de fer, les ports, les réseaux électriques et de données et les oléoducs, en marge du sommet du Groupe des 20 (G-20) à New Delhi.
Ce pacte intervient à un moment crucial, alors que le président américain Joe Biden cherche à contrer l'initiative chinoise « la Ceinture et la Route » sur les infrastructures mondiales en présentant Washington comme un partenaire et un investisseur alternatif pour les pays en développement au sein du G-20.
Bien que fortement axé sur le commerce, le projet pourrait avoir de vastes implications, notamment le développement de contacts entre Israël et l'Arabie saoudite, ennemis de longue date.
Les signataires espèrent qu'il contribuera à intégrer le vaste marché indien de 1,4 milliard d'habitants avec les pays occidentaux, qu'il fera contrepoids aux dépenses chinoises somptuaires en matière d'infrastructures, qu'il stimulera les économies du Moyen-Orient et qu'il aidera à normaliser les relations entre Israël et les États arabes du Golfe.
« Il s'agit d'une très grosse affaire », s'est félicité le président américain Joe Biden lors de la cérémonie de lancement, qualifiant le projet d'« historique ».
M. Biden a déclaré que ce plan permettrait de relier les ports de deux continents et conduirait à un « Moyen-Orient plus stable, plus prospère et plus intégré ». Il a ajouté que ce plan ouvrirait des « opportunités infinies » en matière d'énergie et d'électricité propres et de pose de câbles pour relier les communautés.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré que le corridor économique Inde-Moyen-Orient-Europe, ou IMEC, était « bien plus qu'un simple chemin de fer ou un câble ».
« Il s'agit d'un pont vert et numérique qui traverse les continents et les civilisations », a-t-elle opiné.
Le Premier ministre Narendra Modi a déclaré : « Aujourd'hui, alors que nous nous lançons dans une initiative de connectivité aussi importante, nous semons les graines qui permettront aux générations futures de rêver plus grand ».
L'accord profitera aux pays à revenus faibles et moyens de la région et permettra au Moyen-Orient de jouer un rôle essentiel dans le commerce mondial, a indiqué Jon Finer, conseiller adjoint à la sécurité nationale des États-Unis, aux journalistes présents au sommet du G-20.
Il vise à relier les pays du Moyen-Orient par voie ferrée et à les relier à l'Inde par voie portuaire, ce qui facilitera les flux d'énergie et de commerce du Golfe vers l'Europe, ont déclaré des responsables américains, en réduisant les délais d'acheminement, les coûts et la consommation de carburant.
Un protocole d'accord sur l'IMEC a été signé par l'Union européenne, l'Inde, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, les États-Unis et d'autres partenaires du G-20.
L'IMEC devrait se composer de deux corridors distincts : un corridor oriental reliant l'Inde au golfe Persique et un corridor septentrional reliant le golfe Persique à l'Europe, selon le protocole d'accord.
Le long de l'itinéraire ferroviaire, les participants ont l'intention de poser des câbles pour les lignes électriques et les lignes de données, ainsi qu'un pipeline pour l'hydrogène dérivé des énergies renouvelables et destiné à la production d'électricité.
L'un des projets proposés consisterait à relier les installations ferroviaires et portuaires du Moyen-Orient, notamment des Émirats arabes unis, de l'Arabie saoudite, de la Jordanie et d'Israël, ce qui permettrait d'accélérer de 40 % les échanges entre l'Inde et l'Europe.
