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L'IRAN FAIT DES PROMESSES CLÉS À L'AIEA AVANT LA RÉUNION DE L'ORGANISME DE SURVEILLANCE NUCLÉAIRE DE L'ONU

6 Mars 2023 11:36 (UTC+01:00)
L'IRAN FAIT DES PROMESSES CLÉS À L'AIEA AVANT LA RÉUNION DE L'ORGANISME DE SURVEILLANCE NUCLÉAIRE DE L'ONU
L'IRAN FAIT DES PROMESSES CLÉS À L'AIEA AVANT LA RÉUNION DE L'ORGANISME DE SURVEILLANCE NUCLÉAIRE DE L'ONU

Paris / La Gazette

L'Iran a fait d'importants engagements en matière de surveillance et d'inspection à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) avant une réunion clé de l'organisme de surveillance nucléaire des Nations unies.

Téhéran a accepté samedi de reconnecter les caméras de surveillance de plusieurs sites nucléaires et d'augmenter le rythme des inspections, selon le chef de l'AIEA, Rafael Grossi.

Le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), M. Grossi, a salué « une nette amélioration » dans ses discussions avec le gouvernement iranien.

M. Grossi s'est rendu à Téhéran pour s'entretenir avec des responsables iraniens à la suite de la découverte de particules d'uranium enrichies à un niveau proche de celui des armes.

À son retour à Vienne, M. Grossi a rappelé qu'il y avait eu « une réduction des activités de surveillance liées aux caméras et aux systèmes de surveillance » et a déclaré : « Nous avons convenu que ces systèmes fonctionneraient à nouveau. »

« C'est très, très important » en termes de continuité des connaissances, « en particulier dans le contexte de la possibilité de la relance du JCPOA (Plan d'action global conjoint) », a-t-il dit.

M. Grossi est arrivé en Iran vendredi alors que les négociations étaient dans l'impasse pour relancer l'Accord historique de 2015 sur l'activité nucléaire de l'Iran, connu officiellement sous le nom de plan d'action global conjoint, ou JCPOA.

Samedi soir, il a indiqué aux journalistes : « Nous avons posé un garrot sur l'hémorragie d'informations et le manque de continuité des connaissances que nous avions - donc maintenant nous pouvons recommencer à travailler, reconstruire ces bases d'informations. »

Il a insisté que les mesures devraient être mises en place « très prochainement » à la suite d'une réunion technique, mais aucun calendrier précis n'a été défini dans une déclaration commune avec l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (AEOI).

La visite de deux jours de M. Grossi est intervenue alors que l'AIEA, dont le siège est à Vienne, cherche à renforcer sa coopération avec l'Iran concernant ses activités nucléaires.

Dans sa série de rencontres avec des responsables iraniens, M. Grossi a rencontré le président Ebrahim Raïssi.

M. Raïssi a reconnu que « la coopération est une voie à double sens ... (et) peut se poursuivre sur la base du maintien de l'indépendance de l'agence et des droits de la nation iranienne », a tweeté Mohammad Jamshidi, adjoint politique de la présidence iranienne.

Des particules d'uranium enrichies à 83,7 %, soit un peu moins des 90 % nécessaires pour produire une bombe atomique, ont été détectées dans l'usine souterraine iranienne de Fordo, à une centaine de kilomètres au sud de Téhéran, selon un rapport confidentiel de l'AIEA consulté par l'AFP la semaine dernière.

M. Grossi a estimé que l'AIEA devait poursuivre l'inspection de cette installation et que l'Iran avait accepté d'y effectuer « 50 % d'inspections supplémentaires ».

L'Iran nie vouloir acquérir des armes atomiques et affirme n'avoir fait aucune tentative pour enrichir l'uranium au-delà d'une pureté de 60 %.

Le gouvernement iranien a toutefois admis que des « fluctuations involontaires ... ont pu se produire » au cours du processus d'enrichissement.

Samedi, le haut responsable du nucléaire iranien, Mohammad Eslami, a appelé toutes les parties à l'Accord de 2015 à remplir leurs « obligations ».

L'accord conclu en 2015 entre l'Iran et les puissances mondiales promettait à Téhéran un allègement des sanctions économiques mordantes en échange de la limitation de ses activités nucléaires.

Les restrictions énoncées dans l'accord, notamment le seuil d'enrichissement de 3,67 %, visaient à empêcher l'Iran de développer une arme nucléaire.

Les États-Unis se sont retirés unilatéralement du pacte en 2018 sous l'impulsion du président de l'époque, Donald Trump, et ont réimposé des sanctions, incitant l'Iran à suspendre la mise en œuvre de ses propres engagements.

Les négociations visant à relancer l'accord ont débuté en 2021 mais sont au point mort depuis l'année dernière.

La visite de M. Grossi a été considérée en Iran comme une nouvelle indication qu'une approche fondée sur le dialogue est possible pour résoudre l'impasse nucléaire.

En novembre 2022, les nations occidentales ont critiqué l'Iran pour son manque de coopération après la découverte de traces d'uranium enrichi dans trois sites non déclarés.

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