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LA DÉCENNIE À VENIR EST "LA PLUS DANGEREUSE" DEPUIS LA SECONDE GUERRE MONDIALE, DIT POUTINE

29 Octobre 2022 20:58 (UTC+01:00)
LA DÉCENNIE À VENIR EST "LA PLUS DANGEREUSE" DEPUIS LA SECONDE GUERRE MONDIALE, DIT POUTINE
LA DÉCENNIE À VENIR EST "LA PLUS DANGEREUSE" DEPUIS LA SECONDE GUERRE MONDIALE, DIT POUTINE

Paris / La Gazette

Le président Vladimir Poutine a déclaré jeudi que le monde était confronté à la décennie la plus dangereuse depuis la Seconde Guerre mondiale, accusant ce qu'il considère comme un Occident en déclin de se livrer à un chantage nucléaire contre la Russie.

M. Poutine a déclaré qu'il ne regrettait pas d'avoir envoyé des troupes en Ukraine et a accusé l'Occident d'avoir déclenché la guerre et de jouer un jeu géopolitique « dangereux, sanglant et sale » qui sème le chaos dans le monde.

« La période historique de domination sans partage de l'Occident sur les affaires du monde touche à sa fin », a martelé le dirigeant de la Russie, lors de son discours prononcé au Club de Discussions de Valdai, un rassemblement de spécialistes russes.

« Nous nous trouvons à une frontière historique : La décennie à venir est probablement la plus dangereuse, la plus imprévisible et, en même temps, la plus importante depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale », a-t-il estimé.

Bien qu'il se soit attaqué à l'Occident, M. Poutine est apparu remarquablement détendu lorsqu'il a été interrogé sur les perspectives de guerre nucléaire et sur ce qu'il pensait des soldats russes tués dans la guerre en Ukraine, qu'il a qualifiée « en partie » de guerre civile.

M. Poutine a reproché à l'Occident d'attiser les tensions nucléaires, citant les remarques de l'ancienne Première ministre britannique Liz Truss, qui s'est dite prête à utiliser la force de dissuasion nucléaire de Londres si les circonstances l'exigeaient.

M. Poutine a également réitéré l'affirmation selon laquelle l'Ukraine pourrait faire exploser une « bombe sale » contenant des matières radioactives afin de piéger Moscou et a rejeté comme fausse la suggestion de Kiev selon laquelle cette allégation pourrait signifier que la Russie envisage de faire exploser elle-même un tel dispositif.

« Nous n'avons pas besoin de faire cela. Cela n'aurait absolument aucun sens », a précisé le dirigeant russe, ajoutant que le Kremlin avait répondu à ce qu'il considérait comme un chantage nucléaire de la part de l'Occident.

La Russie a envahi l'Ukraine le 24 février, déclenchant la plus grande confrontation avec l'Occident depuis la crise des missiles de Cuba en 1962, au plus profond de la guerre froide, lorsque l'Union soviétique et les États-Unis étaient au bord de la guerre nucléaire.

Des dizaines de milliers de personnes ont été tuées tandis que l'Occident a imposé les sanctions les plus sévères de l'histoire à la Russie, l'un des plus grands fournisseurs de ressources naturelles au monde.

Interrogé sur une éventuelle escalade nucléaire, M. Poutine a remarqué que le danger des armes nucléaires existerait tant que les armes nucléaires existeraient.

Mais M. Poutine a déclaré que la doctrine militaire de la Russie était défensive et, interrogé sur la crise des missiles de Cuba, il a plaisanté en disant qu'il n'avait aucune envie d'être à la place de Nikita Khrouchtchev, le dirigeant soviétique qui, avec John F. Kennedy, avait conduit le monde au bord de la guerre nucléaire avant de désamorcer la situation.

« Pas question. Non, je ne peux pas m'imaginer dans le rôle de Khrouchtchev », a-t-il lancé.

UN JEU SALE

« Le pouvoir sur le monde est ce que le soi-disant Occident a mis en jeu dans son jeu - mais ce jeu est dangereux, sanglant et je dirais même sale », a souligné M. Poutine, rappelant que « qui sème le vent récolte bien souvent la tempête ».

« J'ai toujours cru et je crois au bon sens, donc je suis convaincu que tôt ou tard, les nouveaux centres de l'ordre mondial multipolaire et l'Occident devront entamer une conversation égale sur l'avenir que nous partageons - et le plus tôt sera le mieux », a-t-il ainsi mis en garde.

Le chef du Kremlin a présenté le conflit en Ukraine comme une bataille entre l'Occident et la Russie pour le sort du deuxième plus grand pays slave oriental. Selon lui, il s'agit en partie d'une « guerre civile », les Russes et les Ukrainiens ne formant qu'un seul peuple. Kiev rejette catégoriquement ces deux idées.

En fin de compte, a encore ajouté M. Poutine, l'Occident devra discuter de l'avenir du monde avec la Russie et les autres grandes puissances.

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