LE PRÉSIDENT DE L'AZERBAÏDJAN REPROCHE À LA FRANCE DE SOUTENIR LE SÉPARATISME ARMÉNIEN DANS LA RÉGION DU KARABAKH

Paris / La Gazette
Le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev a déclaré que la France soutenait le séparatisme arménien dans la région du Karabakh.
« La France, qui se présente faussement comme un défenseur des droits de l'homme et du droit international, continue de s'ingérer dans les affaires intérieures d'autres pays », a déclaré M. Aliyev lors de son intervention à une réunion ministérielle du bureau de coordination du Mouvement des non-alignés intitulée, qui s'est tenue à Bakou le 5 juillet.
« Le récent retrait des troupes françaises du Mali et du Burkina Faso a démontré une fois de plus que la politique néocolonialiste scandaleuse de la France en Afrique est vouée à l'échec. Malheureusement, la France tente d'imposer la même pratique néfaste dans la région du Caucase du Sud en soutenant le séparatisme arménien dans la région azerbaïdjanaise du Karabakh et en recourant à la rivalité géopolitique, à la présence militaire étrangère et à la politique coloniale de l'"orientalisme" », a fait remarquer M. Aliyev.
« La France est l'un des pays qui continuent à pratiquer le néocolonialisme. Les territoires administrés par la France en dehors de l'Europe sont de méchants vestiges de l'empire colonial français », a évoqué le dirigeant azéri.
Le président Aliyev a également exhorté la France à respecter la souveraineté des Comores sur l'île de Mayotte ainsi que les droits du peuple néo-calédonien et des autres peuples des collectivités et territoires français d'outre-mer.
« La récente mort d'un adolescent de 17 ans d'origine algérienne par la police française est un nouveau signe du racisme et de l'islamophobie qui règnent dans ce pays », a-t-il estimé.
Le meurtre de l'adolescent d'origine nord-africaine par un policier la semaine dernière a plongé la France dans le chaos, déclenchant de violentes manifestations dans tout le pays et ravivant les tensions qui couvaient depuis longtemps entre les jeunes et la police, accusée de brutalité et de discrimination raciale.
La semaine dernière, le président Emmanuel Macron a exprimé la détermination de la France sur le dossier du Karabakh lors de sa rencontre avec la communauté arménienne à Marseille.
Le chef de l'État français a également fait des déclarations anti-azerbaïdjanaises pendant la deuxième guerre du Karabakh en 2020, et plus tard dans la période post-conflit. Le gouvernement français, les villes françaises et les groupes d'aide n'ont alors pas ménagé leurs efforts pour aider l'Arménie. Des vols cargo français ont livré des fournitures médicales et d'autres outils d'assistance à Erevan peu après la fin des hostilités.
À la suite de cette même guerre, le Sénat français et la chambre basse du parlement français ont adopté des résolutions pour pousser le gouvernement à donner son feu vert à la reconnaissance de ce qu'on appelle le « Haut-Karabakh », bien que l'Arménie elle-même ait refusé de reconnaître ce régime séparatiste illégal sur les terres azerbaïdjanaises. La résolution avait valeur de recommandation et n'avait aucun pouvoir contraignant.
L'Arménie et l'Azerbaïdjan sont depuis longtemps en désaccord au sujet de la région du Karabakh. Le 27 septembre 2020, le conflit entre les deux pays, vieux de plusieurs décennies, s'est aggravé après que les forces arméniennes déployées sur les terres azerbaïdjanaises occupées ont bombardé des positions militaires et des installations civiles de l'Azerbaïdjan. La guerre s'est terminée par une déclaration signée le 10 novembre 2020, en vertu de laquelle l'Arménie a restitué à l'Azerbaïdjan les territoires qu'elle occupait dépuis la première guerre entre ces deux républiques ex-soviétiques, qui s'était déroulée dans les années 1990 .
Peu après la guerre, les autorités azerbaïdjanaises se sont déclarées prêtes et déterminées à entamer des négociations avec l'Arménie afin d'instaurer la paix tant attendue dans la région.
Cependant, le processus a subi des revers majeurs en raison des exigences de l'Arménie, y compris les « droits et sécurité » de près de 25 000 Arméniens vivant dans la région du Karabakh, en plus d'éviter de remplir ses obligations en vertu de la déclaration trilatérale, telles que le retrait de ses formations armées des territoires azerbaïdjanais.
Le président Aliyev a clamé à plusieurs reprises que les demandes de la partie arménienne ne seraient pas prises en considération car les Arméniens vivant dans la région du Karabakh sont des citoyens de l'Azerbaïdjan et que les questions relatives à leurs droits relèvent des affaires intérieures de l'Azerbaïdjan.