LES PRIX DU PÉTROLE GRIMPENT ALORS QUE L'ARABIE SAOUDITE ET LA RUSSIE PROLONGENT LEURS RÉDUCTIONS DE L'OFFRE
Paris / La Gazette
L'Arabie saoudite et la Russie ont annoncé mardi une nouvelle prolongation de leurs réductions volontaires de l'offre, ce qui a entraîné une hausse de 2 % des prix du pétrole.
L'extension prolonge la réduction combinée de 1,3 million de barils par jour (bpj) pour trois mois supplémentaires jusqu'en décembre.
Les contrats à terme sur le pétrole Brent pour novembre étaient en hausse de 1,44 $, soit environ 1,6 %, à 90,44 $ le baril à 1334 GMT, dépassant le niveau de 90 $ pour la première fois depuis novembre dernier.
Pendant ce temps, les contrats à terme d'octobre du brut américain West Texas Intermediate (WTI) ont augmenté de 1,85 $, soit environ 2 %, pour atteindre 87,4 $.
La décision de Riyad de prolonger sa réduction volontaire de 1 million de bpj sera réexaminée chaque mois afin de déterminer s'il convient d'approfondir la réduction ou d'augmenter la production, a rapporté mardi l'agence de presse étatique SPA.
On s'attendait à ce que l'Arabie saoudite prolonge ses réductions volontaires jusqu'en octobre.
L'Arabie saoudite a réduit unilatéralement sa production pour tenter de faire remonter les prix du pétrole brut, qui sont au plus bas.
La Russie, membre de l'OPEP+, a également prolongé ses réductions volontaires jusqu'à la fin de l'année « pour maintenir la stabilité et l'équilibre » sur les marchés pétroliers, a fait savoir mardi le vice-premier ministre Alexander Novak.
Le deuxième exportateur mondial de pétrole réduit ses exportations de 300 000 bpj pour cette période. Il a réduit sa production et ses exportations en tandem avec l'Arabie saoudite, en plus des réductions existantes de l'offre de l'OPEP+.
La Russie a déclaré qu'elle réduirait volontairement ses exportations de pétrole de 500 000 bpj, soit environ 5 % de sa production, en août et de 300 000 bpj en septembre. La Russie réduit également sa production de pétrole de 500 000 bpj jusqu'à la fin de 2024.
Une série de réductions de la production au cours de l'année écoulée n'a pas réussi à faire remonter les prix de manière substantielle, dans un contexte de baisse de la demande chinoise et de resserrement de la politique monétaire visant à lutter contre l'inflation.
Les Saoudiens sont particulièrement désireux de faire remonter les prix du pétrole pour financer Vision 2030, un plan ambitieux visant à réformer l'économie du royaume, à réduire sa dépendance au pétrole et à créer des emplois pour une population jeune.
Ce plan comprend plusieurs projets d'infrastructure de grande envergure, notamment la construction d'une ville futuriste de 500 milliards de dollars appelée Neom.
Des prix plus élevés aideraient également le président russe Vladimir Poutine à financer sa guerre contre l'Ukraine. Les pays occidentaux ont eu recours à un plafonnement des prix pour tenter de réduire les revenus de Moscou.
Les sanctions occidentales obligent Moscou à vendre son pétrole au rabais à des pays comme la Chine et l'Inde.
