LA RUSSIE PROPOSE DE CRÉER UN HUB ÉNERGÉTIQUE AVEC L'IRAN
Paris / La Gazette
La Russie a proposé la création d'un hub énergétique entre Téhéran et Moscou, a déclaré le PDG de la National Iranian Gas Company (NIGC), Majid Chegini.
« Des accords ont été conclus à cet égard et des discussions au niveau des experts sont toujours en cours entre les responsables des deux pays », a ajouté M. Chegini, qui est également vice-ministre iranien du Pétrole, lors d'une conférence de presse le 7 août, a rapporté l'agence de presse Tasnim.
Il a également déclaré que le NIGC avait fait des pas de géant dans la fourniture de gaz à presque toutes les régions du pays au cours du mandat de l'administration actuelle.
Le vice-ministre du Pétrole a souligné l'énorme volume d'investissement réalisé dans l'industrie du gaz sous l'administration du président iranien Ebrahim Raïssi, et a expliqué que l'amélioration du réseau national de distribution de gaz du pays faisait partie des projets prioritaires poursuivis par la société.
Il a ajouté que des discussions constructives avaient eu lieu avec des pays tels qu'Oman, la Russie et le Pakistan dans le domaine du commerce du gaz et que certains pays européens demandaient à importer du gaz d'Iran.
Les exportations de gaz iranien vers les pays voisins, l'Irak et la Turquie, ont augmenté de 16 % et la production de gaz de pétrole liquéfié (GPL) s'est considérablement développée grâce à l'achèvement des infrastructures de transfert de gaz dans le champ gazier de South Pars, a précisé le chef de la NIGC.
Le 5 juillet, le ministre iranien du Pétrole, Javad Owji, a fait savoir, en marge du 8e séminaire international de l'OPEP à Vienne, que Téhéran évaluait positivement les négociations avec Moscou sur la création d'un hub gazier.
Le vice-premier ministre russe Alexander Novak a indiqué que la Russie et l'Iran discutaient de la possibilité de créer une plateforme électronique de commerce du gaz dans le sud de l'Iran. Pour mettre en œuvre cette idée, il est nécessaire d'attirer des partenaires et des fournisseurs, de trouver des sources d'approvisionnement, dont l'une pourrait être le gaz iranien produit avec la participation d'entreprises russes.
Le 3 août, Moscou et Téhéran ont discuté de la coopération entre leurs zones commerciales spéciales afin de stimuler le commerce et les investissements. Le vice-ministre russe du Développement économique, Dmitri Volvach, a informé les responsables iraniens de la création de l'Union de la technologie et de la logistique en Russie.
« Les activités de l'Union visent à approfondir la coopération commerciale, économique, logistique et en matière de transport entre la Russie et les pays de la région caspienne et les États qui gravitent autour du corridor de transport international Nord-Sud », a détaillé M. Volvach.
Au début de l'année, l'Iran et l'Union économique eurasienne (UEE), dirigée par la Russie, ont signé un document sur le libre-échange afin de garantir la libre circulation des biens, des services, des capitaux et des travailleurs entre les États membres.
La coopération entre la Russie et l'Iran s'est rapidement développée dans le contexte des sanctions occidentales contre les deux pays. Entre janvier et octobre 2022, les échanges commerciaux entre Moscou et Téhéran ont atteint 4 milliards de dollars, dépassant le chiffre de l'ensemble de l'année 2021. Les exportations russes vers l'Iran ont bondi de 27 %, tandis que les importations en provenance de Téhéran ont augmenté de 10 %, selon les données du Service des douanes de Russie.
L'année dernière, les deux pays ont conclu plusieurs accords, notamment pour l'achat d'équipements aéronautiques, la construction conjointe de gazoducs et le développement de champs gaziers.
