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Tarana Allahverdiyeva, chanteuse azerbaïdjanaise vivant en France : Je me souviens des derniers jours à Latchine...

2 Décembre 2020 10:00 (UTC+01:00)
Tarana Allahverdiyeva, chanteuse azerbaïdjanaise vivant en France : Je me souviens des derniers jours à Latchine...
Tarana Allahverdiyeva, chanteuse azerbaïdjanaise vivant en France : Je me souviens des derniers jours à Latchine...

Paris / Lagazetteaz

Le 1er décembre 2020, la région de Latchine a été restituée à l'Azerbaïdjan. Depuis 1992, lorsque les forces armées arméniennes avaient occupé cette région, la douleur, le chagrin et la tristesse vivaient dans le cœur de tous les habitants de Latchine. Toutes ces longues 28 années, ils les ont vécues avec des souvenirs, et bien sûr, avec l'espoir qu'un jour ils pourront retourner dans leur terre natale. Et ce jour est arrivé !

La célèbre chanteuse Tarana Allahverdiyeva, malgré le fait qu'elle ait vécu et travaillé pendant de nombreuses années en France, n'a jamais oublié d'où elle venait, et où s'est passée son enfance...

« Pour moi, Latchine est ma ville de vacances, la maison de mes grands-parents, de nombreux parents du côté de ma mère et de mon père. Le voyage à Latchine a toujours été une fête, nos grands-parents, nos oncles nous choyaient, grand-mère faisait du pain et nous appelait à manger, moi et mes frères...

Nulle part ailleurs dans ma vie je n'ai rencontré le goût et l'odeur similaires de ce pain chaud. Je me souviens de Latchin dans les bras de la montagne, qui s'appelait « Sari Baba », combien nous avons grimpé avec nos frères sur cette montagne, récolté des fleurs et du thym sauvage, du haut de cette montagne nous aimions à ressentir la liberté, comme les oiseaux de Latchine !

Nos grands-parents avaient une maison à deux étages au rez-de-chaussée de laquelle mon oncle a ouvert son premier cabinet dentaire. Je me souviens que mon grand-père chantait du mugham en se reposant, comme ma grand-mère qui faisait un matelas, et je tombais dans cette douceur et cette tendresse. Les grands-parents avaient un immense jardin, et tout poussait dans ce jardin - un énorme mûrier, des pommiers, des poires, des cerises, des prunes, des figues, des noisettes, des noix, des raisins, des fraises, des framboises, des noyaux, des pommes du paradis ... En un mot, Latchine était notre jardin de paradis ! », se souvient-elle.

De tels souvenirs chaleureux et touchants de Mme Allahverdiyeva, et de milliers d'habitants de la région de Latchine ont été éclipsés par le fait de l'occupation arménienne.

« La dernière fois que nous sommes allés à Latchine avant son occupation, c'était en 1992, mes parents nous ont emmenés, mes frères et moi, de Choucha à Latchine chez mes grands-parents. Je me souviens des derniers jours inquiétants à Latchine, quand il n'y avait pas de lumière et que la nuit, nous regardions des obus qui brillaient dans le ciel... Puis les Arméniens ont brûlé mon enfance heureuse, et aujourd'hui, quittant nos terres, ils ont brûlé des maisons, nos forêts... Mais nous avons gagné ! Nous allons aussi construire des maisons, faire revivre nos forêts, restaurer notre patrimoine historique et transformer une fois de plus ces terres en un paradis - voilà mon plus grand rêve ! », a-t-elle dit.

Tous ces jours où la deuxième guerre du Karabagh était en cours, Tarana Allahverdiyeva suivait avec un cœur sombre, depuis la France lointaine, les nouvelles de ce qui se passait dans sa patrie.

« Ces 44 jours de guerre patriotique ont été écrits en lettres d'or dans l'histoire de l'Azerbaïdjan. La lutte pour la justice, la solidarité, l'amour de la mère Patrie, la bravoure dont ont fait preuve le Commandant suprême des Forces armées et Président de la République d’Azerbaïdjan, les militaires azerbaïdjanais, le peuple - tout cela m'a fait revivre, m'a rendu, comme tous les Azerbaïdjanais, plus forte.

Nous avons montré nos valeurs, notre multiculturalisme unique au monde. Je suis née à Latchine, j'ai grandi à Choucha, les plus belles années de mon enfance sont liées à Latchine et à Choucha. Depuis le début des opérations militaires, je me sens comme il y a 28 ans, lorsque mes parents nous ont amenés à Bakou après avoir vécu un an sous le feu des armes en 1992, nous laissant avec leurs proches et retournant au Karabagh.

À cette époque, il y a 28 ans, j'étais inquiete pour mes parents, et la seule chose que je voulais faire à 11 ans était d'aller à la guerre aussi... Je suis probablement la personne la plus heureuse sur terre depuis la libération de Choucha, et maintenant de Latchine. Après tout, je pensais que j'avais perdu à jamais les traces de mon enfance.

Je m'incline devant ceux qui ont restauré l'intégrité territoriale de notre pays. Je sais à quel prix nous avons vaincu l'ennemi, je remercie nos héros, merci ! », s'est exclamée Tarana Allahverdiyeva.

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