"TOTALENERGIES EST PRÊT À S'ASSOCIER À L'AZERBAÏDJAN DANS LE CADRE DE PROJETS POTENTIELS D'ÉNERGIE SOLAIRE ET ÉOLIENNE"
Paris / La Gazette
Aujourd'hui, le fait de relever les défis climatiques mondiaux est un processus à multiples facettes qui nécessite des efforts conjoints de la part des pays. Pour cette raison, l'ONU met un accent particulier sur l'organisation de conférences sur le changement climatique sur une base annuelle.
De nombreuses décisions politiques sont prises en raison de l'inquiétude croissante du public face au changement climatique et de l'inclusion des questions environnementales de manière générale dans l'agenda politique. Enfin, du 30 novembre au 12 décembre 2023, la 28e session de la Conférence des parties à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP28) s'est tenue à Dubaï, aux Émirats arabes unis. A l'issue des vastes discussions sur l'environnement et le changement climatique, la candidature de l'Azerbaïdjan pour accueillir la prochaine COP a été unanimement soutenue et il a été décidé d'organiser la prochaine session de la conférence prévue en 2024 à Bakou.
Bien que l'Azerbaïdjan soit un exportateur de pétrole et de gaz depuis de nombreuses années, le gouvernement soutient l'agenda vert mondial et prend des mesures dans ce sens. À titre d'information, bien qu'aujourd'hui un certain nombre de pays développés soient montrés en exemple aux autres pays comme étant les principaux partisans de l'énergie verte, cela ne reflète pas totalement la réalité. Si l'on analyse la structure économique de la Norvège, on constate que ce pays est un grand exportateur de pétrole et de gaz dans le monde. Selon les statistiques du troisième trimestre 2023 sur l'énergie de l'Union européenne, la Norvège reste actuellement le principal fournisseur de pétrole et de gaz du vieux continent.
Comme le montrent les statistiques, outre la Norvège, les États-Unis et le Royaume-Uni ont également renforcé leur position dans les exportations d'énergie traditionnelle.
Aujourd'hui, l'Azerbaïdjan, comme tous les pays développés, se prépare à la transition vers les énergies vertes, mais la réalisation de ce processus nécessite un certain temps et c'est normal. Bakou observe depuis un certain temps les engagements internationaux acceptés dans le cadre de l'Accord de Paris sur les énergies vertes au niveau mondial. À l'heure actuelle, l'Azerbaïdjan remplit les objectifs fixés, et en termes d'émissions de CO2, ce pays du Sud-Caucase est à la 70e place parmi les pays du monde, et en termes d'émissions de CO2 par habitant, il est à la 95e place. Selon les données statistiques, en 2020, les émissions de dioxyde de carbone en Azerbaïdjan ont diminué de 5,5 % par rapport à 2019. Dans ce contexte, pour contribuer aux initiatives visant à atténuer les effets du changement climatique mondial, l'Azerbaïdjan s'est fixé pour objectif de maintenir une réduction de 35 % des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 par rapport à l'année de référence (1990). En outre, lors de la COP26 qui s'est tenue à Glasgow en novembre 2021, la réduction des émissions de 40 % d'ici 2050 et la création d'une zone "zéro émission nette" dans les territoires libérés de l'occupation ont été acceptées en tant qu'engagement volontaire par Bakou.
Selon les calculs des experts, l'Azerbaïdjan dispose d'un potentiel important pour le développement des énergies alternatives. Le pays dispose de plus de 26 gigawatts d'énergie éolienne et solaire sur terre, et de 157 gigawatts d'énergie éolienne dans la mer Caspienne. De plus, dans ses territoires libérés de l’occupation arménienne- Karabakh et Zangezur oriental, le potentiel d'énergie éolienne, solaire et hydroélectrique est supérieur à 10 gigawatts.
En décembre de la même année, dans le cadre d'un mémorandum d'entente signé entre la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) et l'Azerbaïdjan, grâce à un prêt de 197,1 millions de dollars (186,9 millions d'euros) syndiqué par la banque, la société saoudienne ACWA Power construit dans l'est de l'Azerbaïdjan la centrale éolienne "Khizi-Absheron", d'une puissance de 240 mégawatts.
Des compagnies pétrolières étrangères bien connues opérant en Azerbaïdjan soutiennent également l'agenda de l'énergie verte, et des discussions sur de nouvelles directions de coopération sont en cours. Un accord de mise en œuvre a été signé en juin 2021 entre la société britannique BP et le ministère de l'énergie de la République d'Azerbaïdjan pour la mise en œuvre conjointe d’un projet de centrale solaire de 240 MW dans la zone libérée de Jabrayil. Un autre géant mondial de l'énergie, le groupe français TotalEnergies, et le ministère azerbaidjanais de l'énergie ont signé un mémorandum d'entente sur la coopération dans l'évaluation et la mise en œuvre de centrales éoliennes terrestres de 250 MW, de centrales solaires de 250 MW dans la République autonome du Nakhitchevan, ainsi que de projets de systèmes de stockage de l'énergie.
Le directeur général de TotalEnergies Azerbaïdjan, Régis Agut, a déclaré lors de son intervention au Forum de l'énergie de Bakou, qui s'est tenu le 3 juin 2023 que l'Azerbaïdjan, y compris les régions de Nakhitchevan et de Zangezur oriental, dispose d'un riche potentiel en matière d'énergies renouvelables et contribue aux objectifs généraux de TotalEnergies d'augmenter la production d'énergie verte dans le cadre de la lutte contre le changement climatique. M. Agut a ajouté que TotalEnergies était prêt à s'associer à l'Azerbaïdjan dans le cadre de projets potentiels d'énergie solaire et éolienne.
Outre l'exportation de produits énergétiques traditionnels, l'Azerbaïdjan a déjà commencé à travailler sur l'exportation d'énergie verte vers l'Europe dans le cadre de la nouvelle transition énergétique. À cette fin, le 17 décembre 2022, l'"Accord sur le partenariat stratégique dans le domaine du développement et de la transmission de l'énergie verte entre les gouvernements de la République d'Azerbaïdjan, de la Géorgie, de la Roumanie et de la Hongrie" a été signé à Bucarest. Avec la mise en œuvre de ce projet, il est prévu d'exporter l'énergie verte de l'Azerbaïdjan vers les marchés européens, en tenant compte du riche potentiel d'énergie éolienne dans le secteur azerbaïdjanais de la mer Caspienne. Ce projet stratégique, appelé projet de câble électrique sous-marin sous la mer Noire, jouera un rôle important pour assurer la sécurité énergétique de l'Europe et la diversification des importations d'énergie.
Pour information, la France est actuellement en tête de liste des pays qui prennent des mesures sérieuses dans le domaine des énergies alternatives et renouvelables. Le président français Emmanuel Macron a parlé des objectifs environnementaux ambitieux de son pays et de la neutralité carbone lors du sommet COP28 à Dubaï en 2023. Bien que 70 % de l'électricité produite en France provienne de l'énergie nucléaire, des investissements importants sont également réalisés dans d'autres types d'énergie verte. Selon le plan stratégique de développement énergétique de la France, la création de 50 nouveaux parcs éoliens en mer est envisagée d'ici 2050. Un contrat d'une valeur de 30 millions d'euros a également été signé avec le groupe Prysmian, leader mondial des systèmes de câbles d'énergie, pour le développement d'un système de câbles sous-marins pour le parc éolien offshore flottant de Gruissan, situé dans le sud de la France. L'Azerbaïdjan est également l'un des pays susceptibles de transférer de l'énergie éolienne vers l'Europe dans cette direction. Dans le cadre de la nouvelle transition énergétique, l'Azerbaïdjan dispose également de suffisamment d'opportunités pour exporter de l'hydrogène propre, et des discussions institutionnelles sur l'exportation d'hydrogène vers l'Europe devraient débuter dans un avenir proche. Il convient de noter que le 15 décembre 2022, le ministère azerbaidjanais de l'énergie et la société australienne Fortescue Future Industries (FFI) ont signé un accord-cadre de coopération conjointe sur l'étude et le développement de projets d'énergie renouvelable et du potentiel de l'"hydrogène vert" en Azerbaïdjan. Dans le cadre de cet accord, la recherche et la mise en œuvre de projets d'une capacité totale de 12 GW sur la production d'énergie renouvelable et d'"hydrogène vert" en Azerbaïdjan sont envisagées.
Ainsi, l'Azerbaïdjan, exportateur traditionnel d'énergie, prend des mesures sérieuses pour remplir ses engagements internationaux dans le cadre de la nouvelle transition énergétique qui s'opère dans le monde. Il est fort probable que la conférence COP 29 accélère les activités du pays dans ce sens.