LES LÉGISLATEURS AMÉRICAINS EXHORTENT LES ÉAU À REMPLACER LE PATRON DE LA COMPAGNIE PÉTROLIÈRE NATIONALE À LA PRÉSIDENCE DE LA COP28
Paris / La Gazette
Plus de deux douzaines de représentants américains ont demandé vendredi à John Kerry, l'envoyé spécial des États-Unis pour le climat, d'exhorter les Émirats arabes unis à retirer la nomination du directeur de leur compagnie pétrolière nationale à la présidence du sommet sur le climat COP28 qu'ils accueilleront cette année.
Les 27 membres démocrates du Congrès, emmenés par Jared Huffman, membre du Congrès de Californie, ont envoyé une lettre à John Kerry lui demandant de persuader le futur hôte du sommet climatique de l'ONU de retirer la nomination de Sultan Al Jaber, chef de la compagnie pétrolière nationale d'Abou Dhabi, qui est chargé de diriger le prochain cycle de négociations climatiques, a rapporté Reuters.
Les législateurs ont déclaré que cette nomination mettait en péril les négociations sur le climat, qui, selon eux, sont déjà influencées négativement par la présence de lobbyistes des combustibles fossiles.
« Elle risque de saper l'essence même de ce que l'on essaie d'accomplir », ont-ils écrit à M. Kerry.
« En outre, comme certains d'entre nous l'ont demandé instamment, les futures COP devraient exiger de toute entreprise participante qu'elle soumette une déclaration vérifiée sur l'influence politique de l'entreprise, qui révèle les activités de lobbying liées au climat, les contributions aux campagnes électorales et le financement des associations commerciales et des organisations actives dans le domaine de l'énergie et du climat », ont-ils ajouté.
Le 12 janvier, M. Kerry a félicité les Émirats arabes unis pour la sélection de M. Jaber.
Dans une interview accordée à Reuters le mois dernier, M. Kerry a assuré que le fait qu'un État pétrolier accueille la Conférence des Parties était une bonne chose, car « il est très important qu'un pays producteur de pétrole et de gaz se manifeste et dise qu'il comprend le défi de la crise climatique ».
M. Al-Jaber, également ministre de l'industrie et de la technologie des Émirats arabes unis et envoyé spécial pour le climat, contribuera à l'élaboration de l'ordre du jour de la conférence et des négociations intergouvernementales afin de dégager un consensus, a indiqué son bureau dans un communiqué.
Il est important de noter que les Émirats arabes unis, premier pays de la région à ratifier l'Accord de Paris, se sont engagés à atteindre des émissions nettes nulles d'ici 2050.
La conférence COP28 sera le premier bilan mondial depuis l'Accord historique de Paris en 2015.
M. Al-Jaber qui, selon le communiqué, sera le premier PDG à présider la COP, a déclaré que son pays apporterait à la conférence « une approche pragmatique, réaliste et axée sur les solutions ».
