"L'AVENIR DYSTOPIQUE EST DÉJÀ LÀ " : L'ONU MET EN GARDE CONTRE LES EFFETS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE
Paris / La Gazette
Le changement climatique est à l'origine de situations d'urgence en matière de droits de l'homme dans le monde entier, a déclaré le chef des droits de l'homme des Nations Unies, soulignant en particulier la « spirale des dommages » causés par le réchauffement climatique en Irak.
Volker Turk a cité des exemples récents de « l'horreur environnementale que représente notre crise planétaire », notamment à Bassorah, en Irak, où « la sécheresse, la chaleur torride, la pollution extrême et l'épuisement rapide des réserves d'eau douce créent des paysages stériles de décombres et de poussière ».
« Ces dommages croissants constituent une urgence en matière de droits de l'homme pour l'Irak et de nombreux autres pays », a clamé M. Turk au Conseil des droits de l'homme des Nations Unies, à Genève, lundi.
« Le changement climatique plonge des millions de personnes dans la famine. Il détruit des espoirs, des opportunités, des maisons et des vies. Ces derniers mois, les avertissements urgents sont devenus des réalités mortelles, encore et encore, partout dans le monde », s'est-il souvenu.
« Nous n'avons pas besoin de nouveaux avertissements. L'avenir dystopique est déjà là. Nous devons agir de toute urgence », a ajouté le commissaire aux droits de l'homme de l'ONU.
Il s'est exprimé après que les dirigeants des pays les plus riches du Groupe des 20 (G20) ont soutenu l'objectif de tripler la capacité des énergies renouvelables d'ici à 2030, mais n'ont pas réussi à s'engager à éliminer progressivement les combustibles fossiles.
Le Réseau Action Climat a annoncé lundi que des millions de manifestants pour le climat, venus du monde entier, exigeront que l'utilisation du charbon, du pétrole et du gaz soit abandonnée le plus rapidement possible. La série de manifestations doit coïncider avec un sommet climatique majeur qui se tiendra le 20 septembre à New York, sous l'égide du secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres.
Au vu des températures mondiales record enregistrées cette année, M. Guterres a appelé la semaine dernière à une plus grande ambition dans la lutte contre le changement climatique afin d'éviter « le pire des chaos climatiques ».
L'accord de Paris de 2015 sur la lutte contre le changement climatique vise à limiter la hausse des températures à un niveau aussi proche que possible de 1,5 degré Celsius par rapport à l'ère préindustrielle, afin d'éviter les effets les plus dévastateurs du changement climatique. Pour respecter cet engagement, il faut que les émissions de gaz à effet de serre soient nettes et nulles d'ici à 2050.
L'Agence internationale de l'énergie a prévenu il y a quelques années qu'aucun nouveau projet d'extraction de combustibles fossiles ne devrait être lancé pour rester à 1,5 °C de réchauffement. Malgré les engagements pris par les gouvernements, les plans de production d'hydrocarbures continuent d'être mis en œuvre dans le monde entier.
