LE FORUM ÉCONOMIQUE INTERNATIONAL DE SAINT-PÉTERSBOURG SE PRÉPARE-T-IL À L’APRÈS-GUERRE ?

Paris / La Gazette
Du mercredi 18 au samedi 21 prochains, se tiendra le Forum Économique International de Saint-Pétersbourg, autrefois qualifié de « Davos russe ». Le président Russe V. Poutine y prendra part vendredi 20 lors de la séance plénière.
Le Forum de Saint-Pétersbourg est l’un des principaux événements économiques annuels russes. Avant l’invasion à grande échelle de l’Ukraine en 2022, celui-ci visait à attirer des financements internationaux et servait de plateforme pour promouvoir l’intégration et la place de la Russie dans le système économique mondial.
Plusieurs dirigeants européens dont Emmanuel Macron (en 2018) ou encore Mark Rutte et Angela Merkel (2013) y avaient participé. Les trois dernières éditions ont toutefois affiché une liste de participants principalement issus de « pays amis ». Le président indonésien Prabowo Subianto devrait ainsi y prendre part cette année.
Le Kremlin a toutefois tenu à conserver une présence occidentale. L’un des temps forts de l’événement sera le panel du jeudi 19, modéré par le président de la chambre de commerce américaine en Russie, Robert Agee. À cette occasion, plusieurs investisseurs et hommes d’affaires américains discuteront avec des responsables russes de la mise en place de « conditions propices au rétablissement et au développement de la coopération commerciale entre la Russie et les États-Unis ».
Seulement 12% des entreprises américaines installées en Russie avant 2022 ont pris la décision de quitter le marché russe, selon la Kyiv School of Economics, soit une proportion similaire à celle d’autres pays occidentaux.
Moscou vise désormais à créer un mécanisme empêchant certains grands groupes ayant quitté le pays de racheter leurs actifs une fois la guerre avec l’Ukraine terminée. Cette nouvelle législation pourrait notamment impacter le groupe français Renault, l’allemand Mercedes-Benz et l’américain McDonald’s.
En mars, lors d’un discours prononcé devant l’Union des industriels et des entrepreneurs, Poutine présentait la Russie comme un « pays ouvert », tout en lançant un avertissement aux entreprises européennes et américaines : « Il n’y aura aucun privilège, aucun traitement de faveur pour ceux qui souhaiteraient faire leur grand retour en Russie ».