LE DIRIGEANT BIÉLORUSSE ALEXANDRE LOUKACHENKO SE REND EN CHINE
Paris / La Gazette
Alexandre Loukachenko, président de la Biélorussie et proche allié du dirigeant russe, se rendra à Pékin cette semaine, a déclaré le ministère chinois des Affaires étrangères, alors que les États-Unis s'inquiètent de plus en plus de voir la Chine envisager de fournir une aide militaire à la Russie.
La porte-parole de la diplomatie chinoise Hua Chunying a déclaré que M. Loukachenko serait en visite à Pékin du mardi au jeudi, mais n'a donné aucun détail sur son programme.
La Biélorussie a fermement soutenu Moscou et a permis que son territoire soit utilisé comme base pour l'invasion initiale de l'Ukraine il y a un an.
M. Loukachenko a été le seul président de la Biélorussie depuis la création du poste en 1994, et a écrasé les protestations de 2020 contre sa réélection contestée lors d'un vote que l'opposition et les pays occidentaux considèrent comme frauduleux.
Cette visite intervient alors que de hauts responsables américains ont réitéré leurs mises en garde à la Chine contre la fourniture d'une aide militaire à la Russie dans sa guerre contre l'Ukraine, affirmant que cela entraînerait de lourdes conséquences.
Le directeur de la CIA (US Central Intelligence Agency), William Burns, a réitéré ces précédentes déclarations dans une interview qui doit être diffusée dimanche sur la chaîne américaine CBS, en déclarant : « Nous sommes convaincus que les dirigeants chinois envisagent de fournir des équipements létaux. »
Cependant, M. Burns a ajouté : « Nous ne voyons pas non plus qu'une décision finale ait été prise pour le moment, et nous ne voyons pas de preuves d'expéditions effectives d'équipements létaux. »
Fournir une telle aide « serait un pari très risqué et peu judicieux », a-t-il estimé.
Pékin affirme avoir une position neutre dans la guerre qui a commencé il y a un an, mais a également déclaré avoir une « amitié sans limites » avec la Russie et a refusé de critiquer l'invasion de Moscou ou même de l'appeler ainsi. Il a accusé l'Occident de provoquer le conflit et d'« attiser les flammes » en fournissant à l'Ukraine des armes défensives.
Il a également accusé les États-Unis de le dénigrer en raison des allégations d'aide militaire et a réaffirmé qu'il ne recherchait que la paix entre la Russie et l'Ukraine.
Vendredi, Pékin a publié une proposition appelant à un cessez-le-feu et à des pourparlers de paix entre l'Ukraine et la Russie. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accueilli avec prudence l'implication de la Chine, mais a déclaré que le succès dépendrait des actions et non des mots.
Le plan publié par le ministère chinois des Affaires étrangères réitère principalement des positions de longue date, et les analystes ont déclaré que Pékin serait un intermédiaire peu probable étant donné ses liens étroits avec la Russie et sa position inébranlable sur le conflit.
