MACRON RENOUVELLE SON APPEL POUR QUE LA RUSSIE REÇOIVE DES GARANTIES DE SÉCURITÉ POUR METTRE FIN À LA GUERRE EN UKRAINE
Paris / La Gazette
Le président français Emmanuel Macron a doublé son appel pour que l'Occident fournisse à la Russie des garanties de sécurité dans le cadre de toute négociation visant à mettre fin à la guerre en Ukraine et à empêcher le conflit de se propager en Europe.
Le président français Emmanuel Macron a doublé son appel pour que l'Occident fournisse à la Russie des garanties de sécurité dans le cadre de toute négociation visant à mettre fin à la guerre en Ukraine et à empêcher le conflit de se propager en Europe.
Une position qui a provoqué la colère de l'Ukraine et de ses alliés occidentaux
"Pour que la paix s'installe, il faudra des négociations. D'abord et avant tout obtenir des garanties pour l'Ukraine concernant son intégrité territoriale et sa sécurité à long terme. Mais aussi pour la Russie, car elle sera partie-prenante à un armistice ou à un traité de paix", a déclaré M. Macron lors d'une interview télévisée à bord d'un porte-avions, diffusée tard mardi.
Cette position qui a mis en colère l'Ukraine et ses alliés occidentaux. D'autant que ces déclarations ont été faites alors que le président ukrainien Volodymyr Zelensky se préparait à rencontrer le président Biden à la Maison Blanche et à s'adresser au Congrès mercredi soir. Cette visite très médiatisée est un effort pour renforcer le soutien politique à Washington, un fournisseur majeur d'armes pour contrer l'invasion de la Russie.
"Ceux qui me reprochent de m'affirmer sur ce sujet devraient alors m'expliquer ce qu'ils proposent. Ce que proposent les gens qui refusent de se préparer et de travailler sur ce sujet, c'est une guerre totale. Une guerre totale qui impliquera tout le continent", a déclaré M. Macron.
De hauts responsables ukrainiens ont rejeté l'idée que la Russie aurait besoin de garanties de sécurité. Ils perçoivent cette hypothèse comme une tentative de jeter les bases de futures concessions à l'égard de Moscou. Cette position du président français risque également, selon eux, d'accréditer l'un des pétextes avancées par le président Vladimir Poutine pour justifier l'invasion : Le fait que ue la Russie s'opposerait à l'expansion de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord en Europe de l'Est.
Emmanuel. Macron s'est rendu à Washington fin novembre pour s'entretenir de la guerre avec Joe Biden. Peu après la rencontre, il a déclaré à la télévision française que les deux dirigeants avaient discuté de "l'architecture de sécurité dans laquelle nous voulons vivre demain".
"Cela signifie que l'un des points essentiels que nous devons aborder - comme le président Poutine l'a toujours dit - est la crainte que l'OTAN vienne jusqu'à ses portes, et celle d'un déploiement d'armes qui pourraient menacer la Russie", a ajouté Emmanuel Macron.
Mykhailo Podolyak, un conseiller de M. Zelensky, a rapidement rejeté cette idée dans un message sur Twitter, déclarant que "le monde civilisé a besoin de "garanties de sécurité" contre les intentions barbares de la Russie post-Poutine".
Le rapprochement de M. Macron avec M. Poutine a été une source de tension avec l'Ukraine et ses alliés depuis les premiers mois du conflit, alorsqu'il passait régulièrement des appels téléphoniques avec le dirigeant russe. Après l'échec de la tentative de Moscou de prendre Kiev, M. Macron a averti : "Nous ne devons pas humilier la Russie pour que le jour où les combats cesseront, nous puissions construire une rampe de sortie par des moyens diplomatiques."
M. Macron demande depuis longtemps à l'Union européenne de renforcer ses défenses afin de garantir la paix dans la région. Un mois avant que la Russie n'envahisse l'Ukraine, le dirigeant français a prononcé un discours très médiatisé devant le Parlement européen dans lequel il appelait à "un nouvel ordre de sécurité et de stabilité" qui, selon lui, serait construit par les Européens, partagé avec les alliés de l'OTAN, puis offert "à la Russie pour négociation".
Les dépenses militaires à travers le bloc sont inégales, de nombreux pays n'atteignant pas l'objectif de dépenses de l'OTAN de 2 % de leur produit intérieur brut. Le continent a également du mal à livrer de gros volumes d'artillerie lourde et d'autres armes qui ont permis à l'Ukraine de regagner des territoires dans le conflit.
