Lagazette

STABILITÉ DE L’UNION EUROPÉENNE : L’INQUIÉTUDE MONTE

25 Juillet 2022 15:18 (UTC+01:00)
STABILITÉ DE L’UNION EUROPÉENNE : L’INQUIÉTUDE MONTE
STABILITÉ DE L’UNION EUROPÉENNE : L’INQUIÉTUDE MONTE

Paris / La Gazette

L’image des trois dirigeants souriants, le Premier ministre italien, Mario Draghi, le président français, Emmanuel Macron, et le chancelier allemand, Olaf Scholz, à bord d’un train spécial à destination de Kiev, en Ukraine, le 16 juin dernier, semble désormais d’une autre époque. La démission du ­Premier ministre italien fait vaciller l’Europe et ses principaux partenaires.

Comme l’a écrit mardi le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, sur le site Politico, « les idées de Mario Draghi ont été essentielles ces derniers mois dans [les] débats » sur l’énergie, l’inflation, l’Ukraine. Avec son départ et la perspective des élections anticipées fin septembre ou début octobre, l’Italie entre dans une période agitée.

Selon un sondage de l’institut SWG effectué lundi dernier, le parti postfasciste Fratelli ­d’Italia, présidé par Giorgia Meloni, arriverait en tête avec 23,8 % des voix devant le Parti démocrate avec 22,1 % et la Ligue de Matteo Salvini avec 14 %. Or, si Giorgia Meloni ne prône pas une sortie de l’UE, la dirigeante populiste souhaite une révision des traités et la substitution d’une « confédération d’États souverains » à l’UE.

Avec la Ligue et Forza Italia de Silvio ­Berlusconi, qui recueillerait 7,4 %, Fratelli d’Italia pourrait constituer une coalition avec les partis les plus à droite. Que deviendraient alors les réformes engagées par Mario Draghi, pour lesquelles l’UE a promis 191 milliards d’euros dans son plan de relance post-­pandémie ?

Si la Banque centrale européenne a annoncé jeudi l’augmentation de ses taux d’intérêts pour tenter de juguler l’inflation, en promettant un mécanisme pour protéger les pays très fortement endettés – comme l’Italie avec l’équivalent de 151 % de PIB –, rien ne garantit que la troisième économie de la zone euro ne décroche pas.

En attendant, l’Europe vacille aussi sur son flanc est. Au lendemain de la présentation du plan de Bruxelles de réduction de 15 % la consommation européenne de gaz, la Hongrie a décidé d’acheter 700 millions de mètres cubes supplémentaires de gaz à la Russie.

Coïncidence qui ravive les inquiétudes concernant l’unité. Samedi, le Premier ministre hongrois, ­Viktor Orbán, a même appelé à des négociations entre Moscou et ­Washington, fustigeant les sanctions européennes et la livraison d’armement. « Plus l’Occident envoie des armes puissantes, a avancé le dirigeant nationaliste, plus la guerre s’éternise. »

À en croire une étude datant de 2019 rapportée par The Guardian, les Européens sont plutôt sceptiques quant à l’avenir de l’U.E. Le sondage, commandé par le Conseil Européen des Relations Étrangères (ECFR), avait montré que la majorité des habitants de l’UE pense qu’elle va s’effondrer d’ici 20 ans.

Se seraient-ils trompés ?

Loading...
L'info de A à Z Voir Plus