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Prix de l'énergie : le Fonds monétaire international s'attend à une modération «d'ici la fin du premier trimestre 2022»

13 Octobre 2021 16:44 (UTC+01:00)
Prix de l'énergie : le Fonds monétaire international s'attend à une modération «d'ici la fin du premier trimestre 2022»
Prix de l'énergie : le Fonds monétaire international s'attend à une modération «d'ici la fin du premier trimestre 2022»

La hausse des prix de l'énergie pèse sur les ménages mais ne devrait pas conduire à une crise semblable à celle des années 1970, estime Gita Gopinath, l'économiste en chef du FMI, qui s'attend à une modération « d'ici la fin du premier trimestre 2022 ». La reprise de l'économie mondiale est marquée par un fort rebond de la demande qui s'était effondrée l'an passé avec la paralysie de l'activité dans un effort pour maintenir la propagation de la pandémie, a rappelé Mme Gopinath, au cours d'une interview avec l'AFP.

Un hiver long et froid suivi d'un été particulièrement chaud a conduit à une plus forte demande dans le secteur de l'énergie et a épuisé les stocks, notamment les réserves de gaz en Europe. De plus, « cette reprise est vraiment unique en son genre », a souligné l'économiste du Fonds monétaire international. De nombreux secteurs peinent à trouver de la main d'œuvre malgré une demande élevée, en raison entre autres de la crainte d'être infectés par le Covid, ce qui a conduit à d'importantes perturbations des chaînes d'approvisionnement mondiales. « Ce genre de pénuries alimente la pression sur les prix » dans différentes parties du monde, en Allemagne, aux Etats-Unis, au Japon, poursuit l'économiste. Toute la question est de savoir si c'est un phénomène qui va durer ou s'inverser rapidement.

« Pour le moment, même si à court terme, (...) pendant les quelques mois d'hiver, les prix de l'énergie seront élevés, nous nous attendons à ce qu'ils redescendent d'ici la fin du premier trimestre de l'année prochaine et au cours du deuxième trimestre », a-t-elle déclaré. Elle a toutefois reconnu que « le risque important » était d'avoir un nouvel hiver rigoureux qui conduirait alors à « des coupures de courant beaucoup plus larges et des coupures de courant qui auraient un effet beaucoup plus important sur le monde ». « Le scénario du pire serait d'avoir un hiver particulièrement rigoureux dans l'hémisphère nord avec une demande pour l'énergie qui grimpe. Et parallèlement, nous n'aurions pas résolu le problème des perturbations des chaînes de production », a-t-elle opiné, notant en outre que le monde n'est pas à l'abri d'événements climatiques extrêmes.

Pour autant, Mme Gopinath ne s'attend pas à une crise telle que celle des années 1970 car « dans l'ensemble, le monde dépend beaucoup moins de l'énergie ». Et « il faudrait une augmentation beaucoup plus importante des prix du gaz, par exemple, pour (...) que cela conduise à (...) une stagflation », c'est à dire une inflation très élevée et une croissance stagnante, observe-t-elle. Pour l'heure, les marchés ont les yeux rivés sur la courbe des prix.

Le 6 octobre, le cours européen de référence, le TTF néerlandais, s'était envolé à 162,125 euros en début de séance européenne, un record. Ce niveau de prix est huit fois supérieur à celui d'il y a six mois. Et lundi, le baril WTI (variété standard aux Etats-Unis) a clôturé au-dessus de 80 dollars pour la première fois depuis octobre 2014.

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