LA PÉNICHE POUR MIGRANTS N'EST PAS UNE "PRISON FLOTTANTE", ASSURE LE MINISTÈRE BRITANNIQUE DE L'INTÉRIEUR

Paris / La Gazette
Le ministère britannique de l'Intérieur a nié que sa péniche hébergeant des demandeurs d'asile soit une « prison flottante » et a déclaré que les personnes à bord seraient « libres d'aller et venir comme elles l'entendent ».
Le jardinage dans les jardins familiaux voisins et les randonnées pédestres dans la région font partie des activités qui pourraient être proposées aux quelque 500 migrants devant embarquer sur le navire géant actuellement amarré au point le plus méridional de la côte jurassique du Dorset.
Les responsables ont tenu à souligner les efforts déployés par le ministère pour apaiser les inquiétudes des habitants de Portland - une petite île d'environ 13 600 habitants - lors d'une visite du navire organisée pour la presse vendredi.
La directrice adjointe chargée de l'hébergement des demandeurs d'asile, Leanne Palk, a contesté les affirmations des militants concernant les installations.
Elle a martelé : « Il ne s'agit pas d'une prison flottante ».
« Les gens sont libres d'aller et venir, mais nous avons mis en place une clôture sécurisée pour éviter que les gens ne se promènent dans le port », a-t-elle ajouté.
« C'est un port de travail et nous devons garder la sécurité des demandeurs d'asile à bord du navire au cœur de tout ce que nous faisons », a insisté Mme Palk.
Ellle a estimé qu'il était peu probable que les demandeurs d'asile quittent la péniche et ne reviennent jamais, ajoutant : « Ils ont tout intérêt à ce que leur demande d'asile soit traitée ».
Le ministère de l'intérieur a travaillé « en étroite collaboration » avec le conseil municipal de Dorset, le port de Portland et la police de Dorset pour « s'assurer que nous minimisons l'impact sur la communauté locale et que nous veillons à la sécurité des personnes à bord du navire », a-t-elle expliqué lorsqu'on lui a demandé de répondre aux inquiétudes de la population locale.
La présence de sécurité 24 heures sur 24 sur le site assurée par Isca, composée de 18 gardes formés aux normes militaires et se relayant par groupes de six, s'accompagne d'une surveillance par télévision en circuit fermé et d'un renfort de la police en cas de besoin.
Au total, une soixantaine d'employés, dont des cuisiniers et des agents d'entretien, seront à bord de la péniche gérée par Landry et Kling, un sous-traitant de Corporate Travel Management (CTM) qui a également géré des navires en Écosse hébergeant des Ukrainiens.
Mme Palk a répondu à la suggestion selon laquelle le logement était exigu, en déclarant : « C'est assez lumineux, spacieux et aéré et il y a beaucoup d'espace dans chacune des chambres ».
« Les chambres répondent aux normes de taille requises. Il y a de nombreuses aires de loisirs et des espaces extérieurs pour organiser des activités
Nous avons également des services bénévoles locaux qui étudient les activités qui pourraient être organisées en dehors de la péniche, et tout cela est géré par le conseil du Dorset ».
Interrogée sur l'opportunité d'une telle mesure au regard des préoccupations liées à la pauvreté dans la région, elle a répondu : « Il s'agit de gérer l'impact sur la communauté locale et de veiller à ce qu'elle se sente en sécurité, tout en donnant aux demandeurs d'asile quelque chose d'intéressant à faire de leurs journées ».
« Le financement que nous avons accordé au conseil du Dorset, aux services de santé et à la police contribuera à atténuer certains de ces impacts financiers », a-t-elle espéré.
Interrogée sur le fait de savoir si l'hébergement est une solution à long terme, Mme Palk a poursuivi : « C'est une solution plus durable que l'hébergement en hôtel qui, comme je l'ai dit précédemment, coûte beaucoup d'argent au contribuable ».