SELON LAVROV, "ON NE PEUT PAS FORCER L'AMOUR" : LES DIPLOMATES RUSSES PRIÉS DE DIRE ADIEU À L'OCCIDENT
Paris / La Gazette
Le ministre des Affaires étrangères de Valdimir Poutine a déclaré qu'il n'y avait plus de « raison ni de désir » que les diplomates russes occupent des postes dans les pays occidentaux, citant un traitement « inhumain ».
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré mardi qu'il n'était pas nécessaire de maintenir une présence diplomatique dans les pays occidentaux, dernier signe en date que la Russie pourrait caresser l'idée de rompre complètement ses liens diplomatiques avec les pays occidentaux, alors que sa guerre en Ukraine approche de ses neuf mois.
« Il n'y a ni raison ni désir de maintenir la présence antérieure dans les États occidentaux. Nos ressortissants y travaillent dans des conditions que l'on peut difficilement qualifier d'humaines », a fait savoir M. Lavrov, rapporte l'agence TASS. « Des problèmes sont constamment créés pour eux ; ils sont confrontés à des menaces d'agressions physiques ».
M. Lavrov, s'adressant à un groupe de diplômés admis au service diplomatique, a déploré le peu de travail disponible pour les Russes à l'étranger.
« Surtout, il n'y a pas de travail à faire depuis que l'Europe a décidé de se fermer à nous et de rompre toute coopération économique. On ne peut pas forcer l'amour », a lamenté le chef de la diplomatie russe.
Il n'a pas été précisé dans l'immédiat si la Russie avait l'intention de rompre ses relations diplomatiques avec les pays occidentaux.
Mais ce n'est pas la première fois que la Russie menace de rompre ses liens diplomatiques avec l'Occident depuis qu'elle a envahi l'Ukraine et fait face aux sanctions occidentales. Cet été, la Russie a menacé de rompre ses liens diplomatiques avec la Bulgarie, après que celle-ci a expulsé 70 diplomates russes.
La Russie a déjà laissé entendre que ses relations avec l'Occident pourraient être rompues sans grand effet. En mars, le Kremlin a transmis aux États-Unis une « note de protestation », qui comprenait une menace de rupture des relations, à la suite des commentaires du président Joe Biden sur la guerre en Ukraine. En août dernier, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, avait annoncé que « si les États-Unis devaient rompre leurs relations avec la Russie », celle-ci « s'en remettrait ».
« Ils doivent savoir : nous sommes préparés à toute évolution de la situation. Et si Washington choisit de mettre fin à tout contact avec Moscou, nous nous en remettrons », avait ainsi dit Mme Zakharova à l'époque.
Le plan actuel de la Russie est de déplacer son attention diplomatique vers d'autres pays d'Amérique latine, d'Afrique et d'Asie.
« Dans ces conditions, nous déplacerons le "centre de gravité" vers des pays qui sont prêts à coopérer avec nous sur un pied d'égalité et de manière mutuellement bénéfique et à rechercher des projets communs prometteurs », a laissé M. Lavrov. Et d'ajouter : « De nombreux plans sont convenus au plus haut niveau et à un niveau élevé qui nécessitent un soutien diplomatique, notamment des projets commerciaux, culturels conjoints, humanitaires et éducatifs. »
Cette annonce intervient quelques heures après que le ministre ukrainien des Affaires étrangères a annoncé qu'il proposerait à l'Ukraine de rompre ses liens diplomatiques avec l'Iran en raison de sa décision de fournir à la Russie des drones de fabrication iranienne pour l'effort de guerre. Ces derniers jours, la Russie a attaqué l'Ukraine avec ces drones, frappant des infrastructures civiles, des civils et des ressources énergétiques.
