LE PARLEMENT TURC APPROUVE L'ADHÉSION DE LA SUÈDE À L'OTAN
Paris / La Gazette
Le Parlement turc a adopté mardi un projet de loi concernant l'approbation de la candidature de la Suède à l'adhésion à l'OTAN, longtemps retardée.
Le Parti de la justice et du développement (AK Party) au pouvoir, le Parti républicain du peuple (CHP), principal parti d'opposition, et le Parti du mouvement nationaliste (MHP) ont approuvé le projet de loi, tandis que le Parti du bien (IP), le Parti de la félicité (SP) et d'autres partis s'y sont opposés.
Quelque 346 législateurs ont participé au processus de vote et 287 d'entre eux ont voté en faveur du projet de loi, tandis que 55 ont voté contre.
Le Premier ministre suédois, Ulf Kristersson, s'est félicité de cette avancée.
"Aujourd'hui, nous sommes un peu plus près de devenir un membre à part entière de l'OTAN", a écrit M. Kristersson sur X. "Il est positif que la Grande Assemblée générale de Turquie ait voté en faveur de l'adhésion de la Suède à l'OTAN", a-t-il ajouté.
Les États-Unis ont également salué l'approbation du parlement, selon une déclaration du conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Joe Biden.
"Nous nous félicitons du vote du parlement turc approuvant la demande d'adhésion de la Suède à l'OTAN. Il s'agit d'une priorité importante pour le président américain Joe Biden. La Suède est un partenaire de défense solide et compétent dont l'adhésion à l'OTAN rendra les États-Unis et l'Alliance plus sûrs et plus forts", a tweeté M. Sullivan.
La ratification par la Turquie ferait de la Hongrie le dernier pays à ne pas avoir adhéré au processus d'adhésion que la Suède et son voisin, la Finlande, ont entamé en réponse à l'invasion de l'Ukraine par la Russie il y a près de deux ans.
La Finlande est devenue le 31e membre de l'alliance de défense dirigée par les États-Unis en avril dernier.
Son adhésion a pratiquement doublé la longueur de la frontière de l'OTAN avec la Russie et a considérablement renforcé les défenses des trois minuscules pays baltes qui ont rejoint l'alliance après l'effondrement de l'Union soviétique.
La Suède et la Finlande ont poursuivi une politique de non-alignement militaire pendant la confrontation entre Moscou et Washington à l'époque de la guerre froide.
Mais l'invasion par la Russie de son voisin occidental a déclenché la bataille terrestre la plus importante et la plus brutale qu'ait connue l'Europe depuis la Seconde Guerre mondiale, bouleversant les calculs géopolitiques.
La Hongrie a suivi l'exemple de la Turquie tout au long du processus d'adhésion à l'OTAN et devrait approuver l'adhésion de la Suède sans grande résistance.
Le premier ministre hongrois Viktor Orban a invité mardi son homologue suédois à Budapest pour discuter de la candidature.
Toutefois, des signes de tensions entre Stockholm et Budapest sont apparus mardi.
Le ministre suédois des Affaires étrangères, Tobias Billstrom, a déclaré qu'il ne voyait "aucune raison" de négocier avec la Hongrie au sujet de la candidature de Stockholm à l'OTAN "à ce stade".
Dans une lettre adressée au Premier ministre suédois Ulf Kristersson, M. Orban a insisté qu'"un dialogue politique plus intense pourrait contribuer à renforcer la confiance mutuelle" entre les deux pays, ce qui leur permettrait de "consolider davantage nos accords politiques et de sécurité".
"Je vous invite à vous rendre en Hongrie dès que possible pour échanger des points de vue sur toutes les questions d'intérêt commun", a écrit M. Orban dans la lettre consultée par l'AFP.
