LES ÉTATS-UNIS, LE ROYAUME-UNI ET LA PLUPART DES PAYS DE L'UE BOYCOTTENT L'INVESTITURE DU PRÉSIDENT POUTINE
Paris / La Gazette
Les États-Unis et la plupart des pays de l'Union européenne ont déclaré qu'ils n'enverraient pas d'émissaires à la cérémonie d'investiture de Vladimir Poutine en tant que président de la Fédération de Russie, qui aura lieu ce mardi.
M. Poutine, 71 ans, s'est assuré un cinquième mandat à l'issue d'une élection qui s'est déroulée en mars dernier.
Il a obtenu 87,28 % des voix, quelques semaines après la mort soudaine de son critique le plus virulent, Alexey Navalny, dans une prison de l'Arctique.
« Nous n'aurons pas de représentant à son investiture », a déclaré à la presse Matthew Miller, porte-parole du département d'État américain. « Nous n'avons certainement pas considéré cette élection comme libre et équitable, mais il est le président de la Russie et il va continuer à exercer cette fonction ».
Le Royaume-Uni et le Canada ont annoncé qu'ils n'enverraient personne à la cérémonie, tandis qu'un porte-parole de l'Union européenne a affirmé à l'agence de presse Reuters que l'ambassadeur de l'Union en Russie n'assisterait pas à l'investiture, conformément à la position de la plupart des États membres de l'UE.
Les trois États baltes - l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie - qui ont retiré leurs ambassadeurs de Moscou, ont exclu d'assister à l'inauguration.
« Nous pensons que l'isolement de la Russie, et en particulier de son dirigeant criminel, doit se poursuivre », a estimé le ministre lituanien des Affaires étrangères, Gabrielius Landsbergis.
La République tchèque devrait également ne pas participer à la cérémonie, tandis que le ministère allemand des Affaires étrangères a indiqué que son représentant n'y assisterait pas - il avait précédemment rappelé son ambassadeur en raison de cyberattaques russes présumées.
M. Poutine doit arriver dans un cortège de luxe - la chaîne publique RT a fait état de modifications apportées à sa limousine blindée Aurus, notamment une meilleure insonorisation et des caméras panoramiques - au palais du Grand Kremlin.
Malgré ces boycotts apparents, la France, la Hongrie et la Slovaquie devraient toutes envoyer des représentants à la cérémonie, a rapporté Reuters, citant des sources diplomatiques anonymes.
S'exprimant aux côtés du président chinois lundi, le président français Emmanuel Macron a déclaré : « Nous ne sommes pas en guerre contre la Russie ou le peuple russe, et nous ne souhaitons pas un changement de régime à Moscou. »
Les relations franco-russes se sont détériorées ces derniers mois, Paris ayant renforcé son soutien à l'Ukraine.
