LA BULGARIE DISCUTE AVEC LA TURQUIE D'UN ACCORD GAZIER À LONG TERME
Paris / La Gazette
Le ministre bulgare de l'Énergie par intérim est à Istanbul vendredi pour des discussions qui, espère-t-il, aboutiront à un accord ce mois-ci sur l'accès à long terme aux terminaux de gaz naturel liquéfié (GNL) de la Turquie voisine et sur le transit du gaz vers sa frontière.
Les directeurs généraux de la société publique bulgare de gaz, Bulgargaz, et de l'opérateur de réseau de gaz, Bulgartransgaz, participent également aux discussions, alors que la Bulgarie cherche de nouvelles sources de gaz.
La Russie, qui couvre plus de 95 % des besoins en gaz du pays balkanique, a interrompu ses livraisons à la Bulgarie en avril après que Sofia a refusé de les payer en roubles.
Un porte-parole du ministère de l'énergie a déclaré que le ministre intérimaire Rossen Hristov et les directeurs généraux se sont envolés pour Istanbul tard jeudi, rapporte Reuters.
Avant de partir, M. Hristov a indiqué aux journalistes que les négociations entre Bulgargaz (Bulgarie) et Botas (Turquie) progressaient rapidement et qu'il espérait qu'un accord pourrait être conclu cette année.
« Nous menons des discussions pour réserver une capacité d'un milliard de mètres cubes (mmc) de gaz par an sur les terminaux GNL turcs et pour le transit du gaz par le réseau de Botas jusqu'à notre frontière », a noté M. Hristov.
« C'est très important, car nous avons suffisamment d'offres pour les cargaisons de GNL. Ce qui nous manque, c'est un endroit pour les décharger », a-t-il ajouté.
« Nous sommes fermement décidés à réduire notre dépendance vis-à-vis de la Russie », a-t-il estimé.
La Bulgarie souhaite réserver la capacité des terminaux turcs jusqu'en 2036 pour importer 1 milliard de m3 de gaz GNL par an. La capacité pour 2023 sera moindre, Bulgargaz ayant déjà réservé des créneaux pour plusieurs mois dans un terminal GNL grec.
Un accord de capacité et de transit avec Botas permettrait à Bulgargaz de conclure ses propres contrats d'importation de gaz avec des producteurs de GNL américains ou européens et de réduire sa dépendance au gaz russe, a affirmé M. Hristov.
Pour tenter d'obtenir de meilleurs prix, il a remarqué que Bulgargaz pourrait également se joindre aux discussions déjà avancées de Botas avec les principaux producteurs de GNL américains et européens.
Actuellement, ce pays de l'Union européenne importe 1 milliard de m3 de gaz par an d'Azerbaïdjan et couvre le reste de ses besoins, soit environ 3 milliards de m3 par an, par des importations de GNL en provenance de la Grèce voisine.
Selon les plans du ministère de l'Énergie, la Bulgarie couvrira un tiers de ses besoins en gaz par des importations de GNL via la Turquie, un tiers par le terminal GNL près de la ville grecque d'Alexandroupolis qui devrait être opérationnel en 2024 et un tiers par des approvisionnements azéris.
