MARIO DRAGHI INSISTE SUR LE RÔLE DE L'AZERBAÏDJAN POUR ASSURER LA SÉCURITÉ ÉNERGÉTIQUE DE L'EUROPE
Paris / La Gazette
Le Président de la République d'Azerbaïdjan Ilham Aliyev et le Premier ministre italien Mario Draghi ont eu un entretien en tête-à-tête ce jeudi à Rome.
Le Président azerbaïdjanais Ilham Aliyev, après avoir été accueilli en grande pompe par le Président de l'Italie Sergio Mattarella, a eu un entretien en tête-à-tête ce jeudi avec le Premier ministre italien Mario Dragh à Rome.
Au cours de la rencontre, les parties ont salué le développement du dialogue politique entre les deux pays et ont noté le développement des relations bilatérales sur la base du partenariat stratégique.
Le président du Conseil des ministres Mario Draghi a déclaré que cette visite du chef de l'Etat azerbaïdjanais contribuerait au développement des relations bilatérales entre les deux pays, selon le site de la Présidence azerbaïdjanaise, et a souligné que « de très bonnes relations avaient été établies entre l'Italie et l'Azerbaïdjan au niveau du partenariat stratégique », que « le commerce mutuel augmentait continuellement et qu'une coopération fructueuse était mise en œuvre dans le domaine de l'énergie ».
« Les parties ont également évoqué le rôle important que joue l'Azerbaïdjan pour assurer la sécurité énergétique de l'Union européenne et de l'Italie en particulier », a encore annoncé la même source Les deux dirigeants ont abordé les questions de coopération entre les deux pays en matière d'économie, de science, d'éducation, de culture, d'art et d'autres domaines.
Au cours de la réunion, les parties ont discuté des relations entre l'Union européenne et l'Azerbaïdjan, notamment de la récente visite en Azerbaïdjan de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et ont souligné l'importance de la signature du protocole d'accord sur le partenariat stratégique dans le domaine de l'énergie entre l'Azerbaïdjan et l'Union européenne dans le cadre de cette visite.
Crise de l'énergie en Europe : Diversification tous azimuts
L'Azerbaïdjan est devenu un partenaire énergétique fiable de l'UE. Déjà en 1997 le pétrole des nouveaux gisements de la mer Caspienne a commencé à fournir les marchés européens. Au cours de ces 25 dernières années l'Azerbaïdjan est resté une source crédible d'approvisionnement de l’énergie pour l'Europe, un facteur important de sa sécurité énergétique, surtout pour la Turquie, la Grèce, la Bulgarie et l'Italie. Depuis 2014, dans le cadre de la construction du Corridor gazier Sud (Southern Gas Corridor-SGC), le projet phare de l’UE dont 25 % est financée par l’Azerbaïdjan, la compagnie pétro-gazière azerbaïdjanaise SOCAR et ses partenaires ont largement investi dans les programmes sociaux en Grèce (22 millions d'euros), en Italie (12 millions) et en Albanie (14 millions). Le territoire de la Géorgie a été presque entièrement gazéifié avec le soutien de SOCAR. D’un point de vue économique, les sociétés italiennes ont reçu 8 milliards d'euros de contrats dans le cadre de la construction du SGC, 2 milliards d'euros ont été investi en Albanie et 1,5 milliard d'euros en Grèce.
Depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie fin février, l'UE met les bouchées doubles pour augmenter ses importations depuis d'autres sources que la Russie, comme les Etats-Unis, le Qatar, la Norvège, l'Algérie et, donc, l'Azerbaïdjan, pays du Caucase.
Mais cette diversification prendra du temps et les pays européens restent à court terme dépendants --à des degrés divers-- de leurs importations de gaz russe qui se sont élevées l'an dernier à 155 milliards de mètres cube, soit près de 40% de leurs besoins.
Dès lors, l'UE, qui a introduit de dures sanctions économiques contre Moscou après l'invasion de l'Ukraine, a adopté une approche prudente sur le secteur énergétique.
Si les dirigeants de l'UE ont approuvé en mai l'arrêt de l'essentiel des importations de pétrole russe d'ici à la fin de l'année, ils ont soigneusement évité de prendre des mesures pouvant contrarier leurs importations de gaz russe.
Malgré tout, Moscou a déjà commencé à fermer le robinet et les Européens craignent une rupture totale des livraisons en réaction aux sanctions.
