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PAS D'AVANCÉE DANS LES NÉGOCIATIONS DE L'UE POUR APAISER LES TENSIONS ENTRE LA SERBIE ET LE KOSOVO

24 Juin 2023 21:35 (UTC+01:00)
PAS D'AVANCÉE DANS LES NÉGOCIATIONS DE L'UE POUR APAISER LES TENSIONS ENTRE LA SERBIE ET LE KOSOVO
PAS D'AVANCÉE DANS LES NÉGOCIATIONS DE L'UE POUR APAISER LES TENSIONS ENTRE LA SERBIE ET LE KOSOVO

Paris / La Gazette

Les dirigeants de la Serbie et du Kosovo n'ont fait aucune avancée dans les pourparlers d'urgence organisés par l'Union européenne pour désamorcer les tensions autour de leur frontière.

Le plus haut diplomate de l'Union européenne a déclaré jeudi qu'ils étaient d'accord sur la nécessité d'organiser des élections anticipées, alors que l'on craint un retour à un conflit ouvert.

Le chef de la politique étrangère de l'UE, Josep Borrell, a convoqué le premier ministre du Kosovo, Albin Kurti, et le président serbe, Aleksandar Vucic, pour des discussions urgentes afin de tenter de mettre un terme à une série de violents affrontements près de leur frontière.

« Je pense que les deux dirigeants comprennent la gravité de la situation », a estimé M. Borrell après des heures d'entretien avec M. Kurti et M. Vucic. Les deux hommes ont refusé de se rencontrer en personne à Bruxelles, mais se sont entretenus séparément avec M. Borrell.

M. Borrell a admis qu'ils avaient « des interprétations différentes des causes, mais aussi des faits, des conséquences et des solutions ».

Depuis des années, les 27 États membres de l'Union européenne mènent des pourparlers visant à réconcilier les deux adversaires, mais sans grand succès.

La Serbie et son ancienne province, le Kosovo, sont en désaccord depuis des décennies. Le conflit de 1998-1999 a fait plus de 10 000 morts, pour la plupart des Albanais du Kosovo. Belgrade a refusé de reconnaître la déclaration d'indépendance du Kosovo en 2008.

Les tensions se sont ravivées le mois dernier, lorsque la police kosovare s'est emparée de bâtiments municipaux dans le nord du Kosovo, où les Serbes sont majoritaires, pour y installer des maires d'origine albanaise, élus lors d'élections locales que les Serbes ont massivement boycottées.

L'UE avait menacé le Kosovo de conséquences politiques, telles que la suspension des visites de haut niveau et de la coopération financière, s'il ne revenait pas sur sa décision concernant les élections.

M. Borrell a évoqué que l'UE avait appelé à plusieurs reprises les deux parties à rétablir le calme et à revenir à la table des négociations. « Jusqu'à présent, nous n'avons assisté qu'à l'inverse », s'est-il désolé en lisant un communiqué écrit aux journalistes.

Sur le plan positif, M. Borrell a assuré que « nous nous sommes mis d'accord sur la nécessité de nouvelles élections et avons discuté en détail des modalités et des étapes à suivre pour y parvenir ».

La Serbie a placé ses troupes à la frontière en état d'alerte maximale à la suite d'une série d'affrontements récents entre les Serbes du Kosovo, d'une part, et la police kosovare et les forces de maintien de la paix de l'OTAN, d'autre part. Ces dernières semaines, l'OTAN a envoyé des renforts.

Les tensions ont persisté la semaine dernière avec l'explosion de trois grenades assourdissantes près de postes de police du Kosovo dans le nord du pays, tandis que les Serbes du Kosovo ont organisé des manifestations devant les bâtiments de la municipalité.

M. Vucic a laissé entendre précédemment qu'il ne pouvait y avoir de négociations tant que les Serbes arrêtés par la police du Kosovo pour avoir attaqué la police du Kosovo et les forces de maintien de la paix de l'OTAN ne seraient pas libérés.

Dans le même temps, le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a assuré que ses soldats de la paix « continueront d'agir de manière impartiale. Nous avons renforcé notre présence et continuerons à prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir un environnement sûr et la liberté de mouvement pour toutes les communautés du Kosovo ».

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