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EN MOLDAVIE, L'EUROPE TENTE DE MONTRER UN FRONT UNI AU PRÉSIDENT RUSSE VLADIMIR POUTINE

2 Juin 2023 16:28 (UTC+01:00)
EN MOLDAVIE, L'EUROPE TENTE DE MONTRER UN FRONT UNI AU PRÉSIDENT RUSSE VLADIMIR POUTINE
EN MOLDAVIE, L'EUROPE TENTE DE MONTRER UN FRONT UNI AU PRÉSIDENT RUSSE VLADIMIR POUTINE

Paris / La Gazette

Les dirigeants européens se réunissent jeudi lors d'un sommet organisé sur l'un des points les plus vulnérables de la ligne de front stratégique du continent, dans une démonstration de force diplomatique destinée à faire pression sur Moscou.

La Communauté politique européenne (CPE), qui regroupe les 27 États membres de l'UE et 40 de leurs alliés et exclut la Russie et le Belarus, a choisi la Moldavie, petite voisine de l'Ukraine, pour tenir son deuxième sommet.

À moins d'une heure de route d'une région moldave séparatiste soutenue par la Russie et à peine plus loin de l'Ukraine déchirée par la guerre, ils tenteront d'envoyer un message au chef du Kremlin, Vladimir Poutine.

Tout d'abord, la tenue du sommet en dehors de Chisinau témoigne de la solidarité avec la Moldavie face aux opérations de déstabilisation russes et du soutien apporté à sa candidature à l'adhésion à l'Union européenne.

C'est aussi l'occasion pour les États européens, qu'ils soient membres de l'UE, récemment sortis du giron britannique ou candidats à l'adhésion comme l'Ukraine, de travailler ensemble sur les crises régionales.

« Nous devons également penser à une Europe plus large : celle de la Communauté politique européenne, qui n’est ni un concurrent de l’Otan, ni un substitut à l’adhésion à l’UE. C’est un laboratoire géopolitique », a déclaré à la presse à Bratislava le président français Emmanuel Macron, qui a été le premier à promouvoir la CPE, à la veille du sommet.

Les projets de voyage du président ukrainien Volodymyr Zelensky ne sont jamais annoncés à l'avance, pour des raisons de sécurité suite à l'invasion de son pays par la Russie.

Dans le cadre du sommet, il cherchera non seulement à faire preuve de solidarité, mais aussi à faire progresser les candidatures parallèles de l'Ukraine à l'adhésion à l'OTAN et à l'Union européenne.

Le sommet de la Moldavie s'est déroulé alors que les ministres de l'OTAN, dont le secrétaire d'État américain Antony Blinken, se réunissaient pour discuter de l'ordre du jour du prochain sommet de l'Alliance.

Le sommet de l'OTAN qui se tiendra à Vilnius le 11 juillet débattra du caractère formel de la promesse faite à Kiev sur les modalités et la date de son adhésion à l'Alliance, mais en attendant, l'Europe tient à montrer son soutien.

Le président français a reconnu que les forces ukrainiennes qui combattent les envahisseurs russes dans l'est et le sud de leur pays « protègent l'Europe ».

Il a ajouté que les alliés devraient trouver un moyen d'offrir des « garanties de sécurité tangibles et crédibles à l'Ukraine »pendant que les questions d'adhésion à l'UE et à l'OTAN sont en suspens.

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak, dont le pays a quitté l'Union européenne mais reste membre de l'OTAN, a clamé que « le mépris total de Poutine pour la souveraineté des autres pays » montrait la nécessité de l'unité.

« Nous ne pourrons pas résoudre ces problèmes si les gouvernements et les institutions européennes ne travaillent pas en étroite collaboration », a-t-il exhorté.

Avec 47 chefs d'État et de gouvernement invités, peu de temps a été prévu pour une discussion générale, mais les diplomates espèrent que des réunions parallèles permettront d'aborder des questions pratiques.

Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz organiseront une réunion entre le Premier ministre arménien Nikol Pachinian et le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev.

Erevan et Bakou se disputent depuis des décennies la région du Karabakh, mais ils ont tous deux été invités à la CPE, Washington et Bruxelles faisant pression pour un accord de paix.

Autre conflit européen de longue date, l'impasse entre la Serbie et le Kosovo sera à l'ordre du jour, les dirigeants de Pristina et de Belgrade étant sous pression pour faire baisser les tensions.

Enfin, pour la Moldavie elle-même, le sommet marquera une étape cruciale sur la route qui la mène d'une ancienne république soviétique partiellement occupée par des « casques bleus » russes à un avenir européen.

La présidente Maia Sandu, hôte du sommet, souhaite, à l'instar de l'Ukraine et de la Géorgie, entamer cette année des négociations officielles d'adhésion à l'Union européenne, afin de « sauver notre démocratie » de l'ingérence russe.

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