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JOE BIDEN ET JUSTIN TRUDEAU AFFIRMENT QUE LES ÉTATS-UNIS ET LE CANADA NE LAISSERONT PAS TOMBER L'UKRAINE

26 Mars 2023 12:46 (UTC+01:00)
JOE BIDEN ET JUSTIN TRUDEAU AFFIRMENT QUE LES ÉTATS-UNIS ET LE CANADA NE LAISSERONT PAS TOMBER L'UKRAINE
JOE BIDEN ET JUSTIN TRUDEAU AFFIRMENT QUE LES ÉTATS-UNIS ET LE CANADA NE LAISSERONT PAS TOMBER L'UKRAINE

Paris / La Gazette

Le président américain Joe Biden et le Premier ministre Justin Trudeau ont célébré vendredi les relations étroites et « inséparables » entre les États-Unis et le Canada et ont promis que les deux pays resteraient déterminés à défendre l'Ukraine, qui tente de repousser l'invasion russe dont on ne voit pas la fin.

MM. Biden et Trudeau se sont rencontrés quelques jours seulement après que le président russe Vladimir Poutine et le président chinois Xi Jinping se sont entretenus pour la première fois depuis le début de la guerre. Les dirigeants chinois et russe ont convenu d'approfondir les liens économiques entre leurs deux pays. M. Biden a toutefois affirmé que la détermination de l'Occident demeurait plus forte et a averti la Russie que les États-Unis, le Canada et leurs alliés défendraient « chaque centimètre du territoire de l'OTAN ».

Le président s'est également montré hostile à l'idée que la Russie ait réussi à développer un partenariat avec Pékin qui permette à Moscou de soutenir son économie et son effort de guerre malgré la mise en place par les États-Unis d'une coalition internationale visant à isoler économiquement la Russie au moyen d'un barrage de sanctions. Selon la Maison Blanche, la Chine s'est toutefois abstenue de fournir des armes à la Russie depuis le début de la guerre.

« Nous avons considérablement élargi nos alliances », a dit M. Biden, avec M. Trudeau à ses côtés, lors d'une conférence de presse commune. « Dites-moi comment vous voyez une situation où la Chine s'est engagée de manière significative envers la Russie ? Quel engagement peut-elle prendre ? »

Lors d'une précédente apparition avec M. Biden devant le Parlement canadien, M. Trudeau avait martelé que son pays - qui a fourni à Kiev de l'artillerie, des munitions, des blindés et des chars - restait attaché à la cause de l'Ukraine.

« Comme vous le savez, Monsieur le Président, le Canada continuera à soutenir fermement l'Ukraine, quoi qu'il en coûte », a réitéré M. Trudeau.

La visite éclair de M. Biden - sa première visite au Canada en tant que président - avait pour but de mettre en valeur les liens entre les États-Unis et le Canada, et les deux dirigeants ont fait l'éloge l'un de l'autre.

S'adressant au Parlement canadien, M. Biden a même souligné que les États-Unis avaient de la chance d'avoir le Canada comme voisin, alors que les deux pays sont confrontés à l'évolution rapide de l'économie mondiale, au changement climatique, à la guerre en Europe et à d'autres problèmes.

« Aujourd'hui, nos destins sont entrelacés et inséparables », a fait valoir M. Biden. « Non pas en raison d'une fatalité géographique, mais parce qu'il s'agit d'un choix, le choix que nous avons fait à maintes reprises.

Deux peuples, deux pays qui, à mon avis, partagent un seul cœur. »

Sur un sujet souvent difficile, l'immigration, MM. Biden et Trudeau ont profité de leur visite pour annoncer un accord visant à endiguer le flux de demandeurs d'asile aux points de passage non officiels de la frontière entre les États-Unis et le Canada.

L'accord élimine une faille dans les règles existantes et permettra aux deux pays de refuser des demandeurs d'asile à leurs frontières. Dans le même temps, le Canada a annoncé que 15 000 migrants de l'hémisphère occidental se verraient attribuer des créneaux officiels pour demander à entrer dans le pays.

Les dirigeants se sont également entretenus en privé avec leurs principaux collaborateurs. Outre l'Ukraine et les dépenses de défense, les discussions ont porté sur les préoccupations communes concernant l'agressivité de la Chine, la violence et l'instabilité politique en Haïti.

M. Trudeau a souligné le pouvoir économique croissant de Pékin et la nécessité pour les États-Unis et le Canada de collaborer pour y faire face. À cette fin, le Canada a annoncé vendredi qu'il concluait un accord avec IBM pour développer la recherche et le développement au niveau national ainsi que l'emballage avancé des semi-conducteurs, et qu'il prévoyait un investissement pouvant aller jusqu'à 250 millions de dollars pour « améliorer la compétitivité nord-américaine et la résilience de la chaîne d'approvisionnement, contribuer à réduire la pollution et favoriser la sécurité économique et nationale ».

M. Trudeau a également évoqué la nécessité d'une coordination encore plus étroite pour lutter contre le changement climatique et développer les économies des deux pays.

« Nous devons nous serrer les coudes », a exhorté M. Trudeau, tout en ajoutant que « nous devons continuer à faire face aux menaces autoritaires, tant chez nous qu'à l'étranger. Nous devons continuer à défendre ce qui est juste. Ce n'est pas le moment de faire des compromis sur nos valeurs ».

Lors de leur conférence de presse commune, M. Biden s'est brièvement écarté des thèmes du jour pour adresser un avertissement à Téhéran, après qu'un drone présumé de fabrication iranienne a tué jeudi un entrepreneur américain et blessé six autres Américains dans le nord-est de la Syrie.

Les forces américaines ont répondu à l'attaque par des frappes aériennes sur des sites en Syrie utilisés par des groupes affiliés aux Gardiens de la révolution iraniens. Des militants ont déclaré que le bombardement américain avait tué au moins quatre personnes.

« Les États-Unis ne cherchent pas à entrer en conflit avec l'Iran », a rappelé M. Biden. Mais il a ajouté que l'Iran et ses mandataires devaient se préparer à ce que les États-Unis « agissent avec force pour protéger leur peuple ».

La question des relations difficiles avec la Chine a été au cœur de la visite de M. Biden.

Les Canadiens Michael Kovrig et Michael Spavor, arrêtés en Chine en 2018, étaient au balcon pour les discours au Parlement.

Les deux hommes avaient été placés en détention peu après l'arrestation par le Canada de Meng Wanzhou, directrice financière de l'entreprise technologique Huawei et fille du fondateur de l'entreprise, à la suite d'une demande d'extradition des États-Unis. Les Canadiens ont été détenus pendant plus de deux ans en Chine avant que les gouvernements Biden et Trudeau ne parviennent à obtenir leur libération. Kovrig est un ancien diplomate, Spavor un homme d'affaires.

En ce qui concerne Haïti, le Canada est poussé par les États-Unis et d'autres alliés à diriger une mission internationale sur place pour faire face à la crise humanitaire et sécuritaire en cours. Le Canada a annoncé vendredi une nouvelle aide de 100 millions de dollars (72,7 millions de dollars américains) pour le soutien et l'équipement de la police nationale haïtienne.

M. Biden a fait savoir que l'idée de déployer une force internationale n'était « pas d'actualité pour le moment », mais qu'elle n'avait pas été retirée de la table. M. Trudeau a estimé, de son côté, que la communauté internationale pouvait avoir le plus d'impact à long terme en étant « présente pour soutenir les capacités de la police en Haïti ».

En octobre dernier, le Premier ministre haïtien, M. Ariel Henry, et le Conseil des ministres du pays ont lancé un appel urgent demandant « le déploiement immédiat d'une force armée spécialisée, en quantité suffisante » pour mettre fin à la crise causée en partie par « les actions criminelles de gangs armés ». Mais plus de cinq mois plus tard, aucun pays ne s'est manifesté. Le plus haut responsable militaire canadien a laissé entendre que son pays ne disposait pas des capacités nécessaires.

M. Biden a approuvé les efforts de M. Trudeau pour se concentrer sur le renforcement des capacités, tout en soulignant que la situation en Haïti reste fragile car « les gangs ont essentiellement pris la place du gouvernement ».

Les réunions de vendredi ont également porté sur les dépenses de défense, une question qui est sous les feux de l'actualité depuis que les États-Unis ont abattu un ballon espion chinois qui a traversé une partie du Canada et de la partie continentale des États-Unis le mois dernier.

Le Canada est depuis longtemps invité à augmenter ses dépenses de défense pour qu'elles atteignent 2 % de son produit intérieur brut, l'objectif convenu par les membres de l'OTAN. Ottawa dépense actuellement environ 1,2 % de son produit intérieur brut.

« Le Canada et les États-Unis partagent la responsabilité et l'engagement de veiller à ce que l'OTAN puisse dissuader toute menace et se défendre contre toute agression de la part de quiconque », s'est vanté M. Biden. « C'est le fondement de la sécurité de nos deux pays ».

Le gouvernement Trudeau a également annoncé un projet de 7,3 milliards de dollars (5,3 milliards de dollars américains) visant à moderniser et à construire des infrastructures en vue de l'arrivée d'une nouvelle flotte d'avions de chasse F-35.

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