LA BANQUE MONDIALE RÉDUIT SES PRÉVISIONS POUR 2023 ET MET EN GARDE CONTRE UNE RÉCESSION MONDIALE
Paris / La Gazette
L'économie mondiale est « dangereusement proche de la récession », selon les dernières prévisions de la Banque mondiale.
La Banque mondiale a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour la plupart des pays et des régions, et a prévenu que de nouveaux chocs négatifs pourraient faire basculer l'économie mondiale dans une récession.
Le produit intérieur brut mondial augmentera probablement de 1,7 % cette année, soit environ la moitié du rythme prévu en juin, a déclaré mardi l'institution basée à Washington. Il s'agirait de la troisième plus mauvaise performance depuis environ trois décennies, après les contractions de 2009 et 2020.
La banque, qui a également réduit ses estimations de croissance pour 2024, a noté que l'inflation persistante et les taux d'intérêt plus élevés sont parmi les principales raisons. Elle a également cité l'impact de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, et une baisse des investissements.
« La crise à laquelle est confronté le développement s'intensifie » et les revers de la prospérité mondiale vont probablement persister, a écrit le président de la Banque mondiale, David Malpass, dans un avant-propos au rapport semestriel de la banque sur les perspectives économiques mondiales. Selon lui, le PIB des économies de marché émergentes et en développement à la fin de l'année prochaine sera inférieur d'environ 6 % au niveau prévu à la veille de la pandémie de Covid-19.
Les retombées d'une période de faiblesse prononcée aux États-Unis, en Chine et dans l'Union européenne exacerbent les autres vents contraires auxquels sont confrontés les pays les plus pauvres, selon le prêteur. Si l'inflation se modère, certains signes indiquent que les pressions deviennent plus persistantes, les banques centrales devant relever les taux d'intérêt plus rapidement que prévu.
« La combinaison d'une croissance lente, d'un resserrement des conditions financières et d'un lourd endettement est susceptible d'affaiblir les investissements et de déclencher des défauts de paiement des entreprises », a souligné la Banque mondiale. « Une action mondiale urgente est nécessaire pour atténuer les risques de récession mondiale et de surendettement. »
Toutefois, l'institution a appelé à une « augmentation majeure » des investissements en faveur des pays en développement, notamment par de nouveaux financements de la communauté internationale et par la réaffectation des dépenses existantes, telles que les subventions inefficaces à l'agriculture et aux carburants.
« Même si le monde est aujourd'hui dans une situation très difficile, il ne faut pas céder au défaitisme », a cherché à rassurer M. Malpass. Et d'ajouter : « Il y a des réformes importantes qui pourraient être entreprises maintenant pour renforcer l'État de droit, améliorer les perspectives et construire des économies plus fortes avec des secteurs privés plus robustes et de meilleures opportunités pour les gens. »
