LES ENTREPRISES ALLEMANDES NE PRÉVOIENT QU'UNE LÉGÈRE RÉCESSION POUR 2023, INDIQUE UNE ÉTUDE
Paris / La Gazette
Les entreprises allemandes ne s'attendent qu'à une légère récession l'an prochain malgré les vents contraires de la crise énergétique, les pénuries de matières premières et la tiédeur de l'économie mondiale, selon une étude menée auprès d'associations significatives publiée mardi par Reuters.
« Le dernier trimestre de 2022 et le début de 2023 devraient s'accompagner d'une baisse de l'activité économique », a déclaré Siegfried Russwurm, président de la Fédération des industries allemandes (BDI). « Toutefois, nous ne nous attendons qu'à un léger effondrement ».
De plus en plus de signes indiquent que l'économie allemande pourrait éviter le pire d'un ralentissement économique déclenché par un plongeon de l'approvisionnement énergétique de la Russie après l'invasion de l'Ukraine.
L'inflation a légèrement ralenti, passant de 11,6 % à 11,3 % en novembre, en raison de la baisse des prix de l'énergie. Le gouvernement allemand a prévu une croissance économique de 1,4 % cette année et une contraction de 0,4 % l'année prochaine.
M. Russwurm a prévenu que la croissance resterait faible jusqu'en 2024, car la faiblesse de la demande mondiale frappe l'économie allemande, qui dépend des exportations.
L'Association des chambres de commerce et d'industrie allemandes (DIHK) a estimé que de nombreux signes indiquaient que les perturbations de la chaîne d'approvisionnement s'atténuaient progressivement.
« Les taux de fret pour les prix des conteneurs se rapprochent à nouveau des valeurs normales à long terme, et la congestion à l'extérieur des ports internationaux s'atténue lentement », a précisé Peter Adrian, président de la DIHK.
« Si les assouplissements annoncés de la politique chinoise du zéro COVID sont mis en œuvre, ce serait également un signal positif pour les chaînes d'approvisionnement mondiales », a-t-il ajouté.
Toutefois, la DIHK a prévenu que la flambée des prix de l'énergie et le relâchement du moral des consommateurs assombrissaient encore les perspectives pour 2023.
L'Association centrale de l'artisanat allemand (ZDH) s'est fait l'écho de la DIHK, affirmant que les commandes pour l'année prochaine étaient sensiblement moins nombreuses.
« Le carnet de commandes nous permettra encore de tenir jusqu'au début du printemps, mais il y a beaucoup de points d'interrogation pour la période suivante », a souligné Holger Schwannecke, secrétaire général de la ZDH.
La Fédération allemande du commerce de gros, du commerce extérieur et des services (BGA) a noté que la situation était encore robuste dans de nombreux secteurs de l'économie. « Mais nous reportons de mois en mois des attentes négatives dont la profondeur et l'ampleur ne se sont pas encore concrétisées », a poursuivi le président de la BGA, Dirk Jandura.
Il s'est dit confiant que les entreprises retrouveraient une voie plus encourageante au printemps.
