JEAN-PAUL SARTRE AU THÉÂTRE DRAMATIQUE D'AZERBAÏDJAN
Paris / La Gazette
Ils se retrouvent dans l'au-delà. Ils ne se connaissaient pas de leur vivant, mais sont désormais condamnés à se tourmenter sans fin...
Le Théâtre dramatique d'État d'Azerbaïdjan, baptisé Théâtre Samad Vourgoun a présenté la première de la pièce « No Way Out ! » (Pas d'issue !), interprétée par le « ƏSA » Inclusive Théâtre, basée sur la pièce « Huis clos » du philosophe et dramaturge français Jean-Paul Sartre, lauréat du prix Nobel de littérature.
Le nom « ƏSA » est une abréviation des premières lettres de trois mots - « Əngəlsiz », « Sərhədsiz », « Azad » (sans entrave, sans limite, libre).
La pièce, montée pour la première fois en 1944 dans un format expérimental, est devenue l'une des pièces les plus connues de Sartre, et constitue l'un des meilleurs exemples de la dramaturgie existentialiste.
Comment les gens créent-ils l'enfer les uns pour les autres ? La pièce ne traite pas de constructions philosophiques compliquées, mais des choses qui concernent tout le monde : la vie et la mort, l'amour et la haine, nos relations avec les autres. Qui sommes-nous les uns pour les autres ?
Enfermés dans une pièce, qui s'avère être l'au-delà même, l'enfer, où le châtiment attend les gens pour leurs péchés terrestres, trois personnages se retrouvent réunis. Il s'agit de Garcin, journaliste, Inès, employée des Postes et Estelle, une riche mondaine. Ils ne se connaissent pas, viennent de milieux très différents, ne partagent ni les mêmes convictions ni les mêmes goûts. Il n'y a pas de poêles à frire, de broches ou de chaudières, pas de bourreaux dans cet enfer. Juste une pièce vide avec des portes fermées, et dans laquelle se trouvent trois personnes complètement différentes, apparemment sans rapport les unes avec les autres. Trois inconnus deviennent l'un pour l'autre un sens et une malédiction, un but et un obstacle, un objet de convoitise et de haine. Et l'enfer se transforme en une sorte d'appartement communautaire, où il est insupportable d'exister ensemble et où être séparé est ennuyeux. Que sommes-nous les uns pour les autres ? Un des personnages de la pièce affirme : « L'enfer c'est les autres». Mais il semble que l'auteur lui-même ne soit pas d'accord avec lui sur tous les points.
La pièce est mise en scène par Nihad Gulamzadeh, produite par Nijat Gulam, avec Binyamin Sayilov comme éclairagiste. Les rôles étaient tenus par Elshan Asgarov, Samaya Agayarova, Lala Suleymanova, Imran Lalaev, Elsevar Rahimov, Aysel Feziyeva et Gulchin Gasimova.
