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PREMIER ACCORD ENTRE L'ARMÉNIE ET L'AZERBAÏDJAN SUR LA DÉLIMITATION DES FRONTIÈRES. QUATRE VILLAGES RENDUS À L'ARMÉNIE

21 Avril 2024 17:44 (UTC+01:00)
PREMIER ACCORD ENTRE L'ARMÉNIE ET L'AZERBAÏDJAN SUR LA DÉLIMITATION DES FRONTIÈRES. QUATRE VILLAGES RENDUS À L'ARMÉNIE
PREMIER ACCORD ENTRE L'ARMÉNIE ET L'AZERBAÏDJAN SUR LA DÉLIMITATION DES FRONTIÈRES. QUATRE VILLAGES RENDUS À L'ARMÉNIE

Paris / La Gazette

"L'Arménie et l'Azerbaïdjan ont résolu le problème de la délimitation des frontières à la table des négociations pour la première fois", a déclaré aux journalistes le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan, commentant les accords sur la première étape de la solution de cette question qui envenime es relations entre les deux pays

Mais sommes-nous réellement arrivé à la résolution de ce problème qui retarde l'établissement d'une paix durable entre les deux pays ?

Pour rappel, la huitième réunion de la Commission d’État sur la délimitation des frontières entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, ainsi que de la Commission sur les questions de délimitation des frontières et de sécurité frontalière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan s’est tenue, le 19 avril 2024, sous la présidence du vice-Premier ministre de la République d’Azerbaïdjan, Chahin Mustafayev, et du vice-Premier ministre de la République d’Arménie, Mher Grigoryan, à la frontière entre la République d’Azerbaïdjan et la République d'Arménie. La réunion a abouti à un accord sur la restitution à l'Azerbaïdjan de quatre villages de la région de Gazakh : Baghanis Ayrim, Ashagi Eskipara, Heyrimli, et Kızılhajili, Ces villages avaient été occupés par l'Arménie pendant plus de trois décennies,.

Selon l'accord, la frontière le long du district azerbaïdjanais de Gazakh sera déterminée en fonction de la frontière qui existait lorsque l'Union soviétique s'est effondrée.

La ligne passera par les villages de Baghanis (Arménie), Baghanis Ayrim (Azerbaïdjan), Voskepar (Arménie), Ashagi Eskipara (Azerbaïdjan), Kirants (Arménie)-Heyrimli (Azerbaïdjan), Berkaber (Arménie)- et Kızılhajili (Azerbaïdjan).

On espère que le premier ministre arménien tiendra parole. En effet, Nikol Pachinyan s'est rendu le 17 avril, comme il l'avait promis dans le village de Voskepar pour répondre à l'inquiétude des habitants quant à la restitution des quatre villages limitrophes. Une réunion s'est tenu dans la salle des fêtes du village où d'ailleurs les téléphones portables avaient été bannis pour éviter que la réunion ne soit enregistrée. Seule l'équipe de tournage personnelle du premier ministre a pu filmer. Et pour cause : si l’attachée de presse du Premier ministre, Nazeli Baghdasaryan, a expliqué que Nikol Pachinyan avait simplement présenté aux villageois des éléments sur la paix avec l’Azerbaïdjan, y compris la situation actuelle du processus de démarcation de la frontière, en réalité, selon les déclarations de personnes présentes au meeting, le premier ministre aurait promis de "ne donner aux Azerbaïdjanais que le cinquième de ce qu'ils demandaient". Il est toutefois probable que cette déclaration a été faite pour calmer les éléments les plus extrémistes de l'assemblée.

Un climat de peur est en effet entretenu par les nationalistes arméniens qui assurent à qui veut bien l'entendre que l'Azerbaïdjan a pour objectif final d'annexer Voskepar et les villages arméniens à proximité, ce que Bakou dément formellement. Pourtant, les villageois se souviennent avec une certaine nostalgie du temps avant la première guerre du Karabakh. "Nous vivions en parfaite entente avec nos voisins Azerbaïdjanais", regrette le vieux Vasken (Le nom a été changé NDLR). Nous allions à leurs mariages, ils venaient aux nôtres. Comme nous n'avions pas de supermarché, nous allions dans les villages azeris voisins pour faire nos courses. Pourquoi nos dirigeants ont-ils engagé cette stupide affaire du Karabakh ? Nous étions si tranquilles avant". Aujourd'hui, il n'y a toujours pas de supermarché à Voskepar, et les villages azéris ont été détruits, avec leurs magasins...

Comme les autres habitants de Voskepar, Vasken vit entre la crainte d'une invasion nourrie par les nationalistes extrémistes, et l'espoir d'un retour au bon vieux temps que laisse présager les accords entre les deux pays.

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