LE G7 PRÊT À ÉTENDRE LES SANCTIONS VISANT L'INDUSTRIE DE LA DÉFENSE RUSSE
Paris / La Gazette
Les dirigeants des sept économies avancées du monde se préparent à étendre les sanctions visant l'industrie de la défense de la Russie afin d'entraver sa capacité à importer des technologies pour son industrie de l'armement.
Ce plan a été révélé dans un communiqué publié par la Maison Blanche alors que les dirigeants du G7, dont le Canada, la France, l'Allemagne, l'Italie, le Japon, le Royaume-Uni et les États-Unis, se réunissaient à Munich dans le cadre d'un sommet de trois jours.
« Les dirigeants du G7 aligneront et élargiront les sanctions ciblées afin de restreindre davantage l'accès de la Russie aux intrants industriels, services et technologies clés produits par nos économies, en particulier ceux qui soutiennent la base industrielle et le secteur technologique de l'armement de la Russie », peut-on lire dans le communiqué.
Les mesures ne visent pas seulement à empêcher Moscou de se procurer des armes de pointe, mais aussi à causer de graves dommages à son économie.
« L'efficacité de nos mesures ne fera que s'accroître au fil du temps pour isoler davantage la Russie de l'économie mondiale », a déclaré la Maison Blanche.
Selon toujours la même source, les exportations américaines vers la Russie ont jusqu'à présent diminué d'environ 97 % en quelques mois. On s'attend à ce que les importations russes de biens en provenance du monde entier chutent de 40 % et que le PIB connaisse une baisse à deux chiffres. Washington affirme que les usines de toute la Russie ont du mal à maintenir leur production.
Les dirigeants du Groupe des Sept se sont également engagés à interdire les importations d'or russe afin de frapper la capacité de Moscou à financer la guerre en Ukraine.
L'un des plus fervents partisans de l'Ukraine, le Premier ministre britannique Boris Johnson, estime que cette mesure « touchera directement les oligarques russes et frappera le cœur de la machine de guerre de Poutine ».
L'or est en tête des exportations russes (après l'énergie) ces dernières années, atteignant près de 19 milliards de dollars (18 milliards d'euros), soit environ cinq pour cent des exportations mondiales d'or en 2020, dont 90 % ont été envoyés vers les pays du G7, selon la Maison Blanche.
Dans le cadre du nouveau train de sanctions, le G7 prévoit également de retirer à la Russie son statut commercial de « nation la plus favorisée », qui garantissait de faibles taux de droits de douane pour les produits russes vendus dans le monde. Suite à la révocation par le Congrès du statut commercial de la Russie aux États-Unis, Washington appliquera un taux tarifaire plus élevé sur plus de 570 groupes de produits russes d'une valeur d'environ 2,3 milliards de dollars pour la Russie.
« Ces mesures limiteront la capacité de la Russie à bénéficier économiquement de ses ventes sur le marché américain et sont soigneusement calibrées pour imposer des coûts à la Russie tout en minimisant les coûts pour les consommateurs américains », a détaillé la Maison Blanche.
Avant le sommet du G7 en Allemagne, la Maison Blanche a annoncé que la Russie avait fait défaut sur ses obligations souveraines étrangères pour la première fois depuis des décennies. Moscou a toutefois rejeté cette affirmation.
Le 24 février, la Russie a lancé une offensive totale en Ukraine, affirmant que l'assaut visait à protéger les habitants des régions contrôlées par les séparatistes en Ukraine, qui seraient victimes d'abus de la part de l'armée ukrainienne. Le Kremlin a expliqué que cette décision avait été prise après que les dirigeants séparatistes des soi-disant républiques populaires de Donetsk et de Louhansk eurent demandé à Moscou un soutien militaire contre Kyiv. Dans son allocution télévisée, le président russe Vladimir Poutine a demandé aux pays étrangers de ne pas interférer, affirmant que cela pourrait entraîner des « conséquences qu'ils n'ont jamais vues. »
En réponse à la démarche de la Russie, les pays occidentaux ont déployé une vaste campagne de sanctions contre Moscou et ont commencé à fournir des armes à l'Ukraine. Pour certains pays, comme l'Allemagne et la Finlande, la guerre en Ukraine a considérablement inversé leurs politiques de défense antérieures qui interdisaient l'exportation d'armes dans les zones de guerre.
Les autorités russes ont critiqué à plusieurs reprises les nations occidentales pour leur assistance militaire apportée à l'Ukraine, arguant que cette aide non seulement alimente le conflit mais augmente également le risque d'une confrontation directe entre la Russie et les puissances de l'OTAN.
