RENAULT VA RÉDUIRE SA PARTICIPATION DANS NISSAN ET RÉÉQUILIBRER SON ALLIANCE
Paris / La Gazette
Le constructeur automobile français Renault va réduire sa participation dans son partenaire japonais Nissan dans le cadre d'un accord visant à rééquilibrer l'alliance difficile entre les deux entreprises, ont annoncé les deux sociétés lundi.
Dans le cadre de cet accord, Nissan prendra également une participation dans Ampere, la nouvelle entreprise de Renault spécialisée dans les véhicules électriques, mais le montant de cet investissement n'a pas été annoncé immédiatement.
L'accord intervient après plusieurs mois de négociations laborieuses et des retards répétés, les deux entreprises cherchant à remettre à plat leur alliance vieille de plusieurs décennies après des années de tensions.
Les constructeurs automobiles ont qualifié l'annonce de lundi d'« étape importante » dans les « discussions visant à définir de nouvelles bases pour leur partenariat ».
L'accord vise à « renforcer les liens de l'alliance et à maximiser la création de valeur », selon le communiqué publié simultanément par les deux entreprises.
Renault réduira sa participation de 43,4 % à 15 %, soit la même taille que la participation de Nissan dans son homologue français, dans le cadre d'une « gouvernance équilibrée », selon les deux entreprises.
Nissan investira également dans Ampere, « dans le but de devenir un partenaire stratégique », ont indiqué les entreprises, sans préciser le montant de la participation du constructeur automobile japonais.
En novembre, Renault a annoncé qu'il allait diviser ses activités en deux : Ampere et une filiale distincte pour les voitures à essence, diesel et hybrides, qui sera associée au chinois Geely.
Mais les incertitudes de Nissan concernant les futurs transferts de technologie vers le constructeur chinois, ainsi que les détails sur le partage de la propriété intellectuelle des véhicules électriques, ont compliqué les négociations.
L'accord devrait être signé la semaine prochaine, après approbation du conseil d'administration des deux parties.
L'alliance automobile internationale a vu le jour en 1999, lorsque Renault a sauvé Nissan de la faillite.
Ils ont été rejoints par Mitsubishi Motors en 2016, lorsque Nissan a pris une participation de 34 % dans son rival japonais en difficulté.
Mais l'union a été déstabilisée par l'arrestation en 2018 du patron de Nissan Carlos Ghosn, qui a affirmé que les accusations portées contre lui visaient à l'empêcher de rapprocher les constructeurs japonais et français.
Les discussions se sont déroulées à huis clos et l'annonce a été plusieurs fois annoncée en avant-première, puis reportée.
Néanmoins, les analystes ont décrit le rééquilibrage de l'accord comme un moyen de renforcer la confiance entre Nissan et Renault, notamment après les retombées du scandale Ghosn.
Les deux entreprises ont également la possibilité de coopérer dans le domaine des véhicules électriques, compte tenu des technologies existantes de Nissan et du meilleur accès de Renault au marché européen.
Une fois l'accord signé, le constructeur automobile français ne vendra pas immédiatement les 28,4 % d'actions Nissan en circulation, car la valeur de marché actuelle est inférieure à celle enregistrée dans les comptes de Renault.
Au lieu de cela, les actions seront placées dans un trust pour être vendues lorsque les prix s'amélioreront, sans limite de temps.
Ses droits de vote seront "neutralisés" pour la plupart des décisions, ont indiqué les entreprises, mais il conservera ses droits aux dividendes et au produit de la vente des actions jusqu'à ce qu'il les vende.
