L'AMBASSADEUR D'AZERBAÏDJAN EN FRANCE APPELLE LA COMMUNAUTÉ ARMÉNIENNE À LA RAISON
Paris / La Gazette
Alors que le ministre des Affaires étrangères de la République d'Azerbaïdjan Jeyhun Bayramov et le ministre des Affaires étrangères de la République d'Arménie Ararat Mirzoyan, entament des échanges, l'ambassadeur d'Azerbaïdjan M. Rahman Mustafayev appelle la communauté arménienne française à se joindre aux espoirs de paix.
« Alors que la communauté internationale salue les efforts de l’Azerbaïdjan vers la paix et la stabilité régionale, nous invitons la communauté franco-arménienne à profiter de cette occasion historique, à renoncer à sa politique de la haine et à soutenir les efforts du gouvernement arménien » a déclaré Rahman Mustafayev, Ambassadeur de la République d'Azerbaïdjan en France.
Le ministre des Affaires étrangères de la République d'Azerbaïdjan Jeyhun Bayramov et le ministre des Affaires étrangères de la République d'Arménie Ararat Mirzoyan ont eu une conversation téléphonique au cours de laquelle ils ont échangé sur la préparation d'un futur traité de paix, la convocation d'une Commission frontalière mixte, ainsi que sur des questions humanitaires.
Le ministre azerbaïdjanais Jeyhun Bayramov a qualifié ce premier entretien avec son homologue arménien de « constructif », tout en ajoutant que « tout le monde sait que l'Azerbaïdjan a toujours été un partisan de la normalisation des relations avec l'Arménie ».
L'AZERBAÏDJAN ET L'ARMENIE OEUVRENT POUR UN FUTUR TRAITE DE PAIX
Le président du Conseil européen, Charles Michel, a accueilli le 6 avril le président de la République d'Azerbaïdjan, Ilham Aliyev, et le premier ministre de la République d'Arménie, Nikol Pachinyan, à Bruxelles pour poursuivre leurs discussions sur la situation dans la région du Caucase du Sud et le développement des relations de l'UE avec les deux pays.
Le président Michel a réitéré l'engagement de l'UE à approfondir sa coopération avec l'Arménie et l'Azerbaïdjan afin de travailler en étroite collaboration pour surmonter les tensions et promouvoir un Caucase du Sud sûr, stable, pacifique et prospère, dans l'intérêt de tous les habitants de la région.
Les dirigeants ont fait le point sur les développements intervenus depuis leur dernière réunion à Bruxelles en décembre 2021 et leur visioconférence tenue avec l'initiative du président Emmanuel Macron, en février 2022. Ils ont examiné les progrès réalisés dans la mise en œuvre des engagements pris. Ils ont discuté des récentes tensions signalées et ont réaffirmé la nécessité d'adhérer pleinement aux dispositions de la déclaration trilatérale des 9/10 novembre 2020 (sur la cessation de toutes les hostilités dans et autour du Karabakh). Ils se sont félicités de la réunion des hauts représentants de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan qui se tenue le 30 mars 2022 à Bruxelles sous les auspices de l'UE et sont convenus de la nécessité de poursuivre cet engagement pour assurer un suivi adéquat des accords conclus au niveau des dirigeants.
Le président Michel a souligné l'importance des gestes humanitaires des deux parties pour promouvoir la confiance et la coexistence pacifique. Il a insisté sur la nécessité d'un règlement complet et rapide de toutes les questions humanitaires en suspens, y compris la libération des détenus restants et le traitement complet de la question des personnes portées disparues [pendant la première guerre du Karabakh dans les années 1990], et a déclaré que l'UE était prête à soutenir cet effort. De même, l'UE continuera à soutenir les mesures de confiance entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie ainsi que les efforts de déminage humanitaire, notamment en continuant à fournir des conseils d'experts et en renforçant l'aide financière, ainsi que l'aide aux populations touchées par le conflit, la réhabilitation et la reconstruction.
Le président Michel a pris note de la volonté exprimée tant par le président Aliyev que par le premier Ministre Pachinyan de progresser rapidement vers un accord de paix entre leurs pays. À cette fin, il a été convenu de charger les ministres des Affaires étrangères de travailler à la préparation d'un futur traité de paix, qui abordera toutes les questions nécessaires.
La délimitation et la démarcation de leur frontière bilatérale seront essentielles ; à cette fin, conformément à la déclaration de Sotchi du 26 novembre 2021, il a également été convenu de convoquer une commission frontalière mixte d'ici la fin avril. Le mandat de la Commission frontalière mixte sera de délimiter la frontière bilatérale entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, et d'assurer une situation de sécurité stable le long et à proximité de la frontière.
Le Président Michel a également souligné qu'assurer une distance appropriée entre les forces est un élément essentiel de la prévention des incidents et de la réduction des tensions. Il a réaffirmé que l'UE était prête à fournir des conseils et un soutien.
Les dirigeants ont également discuté de la restauration des infrastructures de communication/connectivité entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan en particulier et dans le Caucase du Sud plus largement. Le président Michel a salué les mesures prises en vue du rétablissement des lignes ferroviaires, tout en encourageant l'Arménie et l'Azerbaïdjan à trouver également des solutions efficaces pour le rétablissement des liaisons routières. L'UE est prête à soutenir le développement des liens de connectivité, notamment dans le cadre de son plan économique et d'investissement et en utilisant le forum consultatif économique proposé pour identifier des projets communs.
Les dirigeants sont convenus de suivre les résultats de leur réunion et de rester engagés.
LA VOLONTÉ DE PAIX FACE AUX EXTRÉMISTES NATIONALISTES ARMÉNIENS
Ces efforts des deux parties pour trouver les meilleurs solutions pour les deux pays en vue d'assurer la paix et la stabilité de la région se heurtent, hélas, encore aux jusqu'au boutisme des nationalistes arméniens qui n'entendent pas laisser leur propre gouvernement s'engager dans la voie de la réconciliation. Le 23 avril, des extrémistes ont brûlé des drapeaux azerbaïdjanais et turcs à Erevan.
«En brûlant des drapeaux azerbaïdjanais et turcs, les jeunes arméniens du groupuscule « L'avenir de la nation » prouvent qu’ils demeurent des revanchards, des ennemis de la paix dans notre région. Comment des français peuvent-ils encore soutenir le national-chauvinisme arménien, cette idéologie destructrice ? » s'est interrogé Rahman Mustafayev sur Twitter.
Une partie de la diaspora arménienne française, appuyée par certains politiciens de la droite française et quelques "journalistes" militants, attisent toujours les braises, sans doute dans l'espoir de maintenir soudée la communauté arménienne. On sait pourtant que la politique du bouc émissaire n'a jamais été constructive. Il est temps que la diaspora, qui reste dans le confort de l'éloignement des conflits, se décide à tourner le dos aux pyromanes qui ne font que deux victimes : les peuples arméniens et azerbaïdjanais. Il est à espérer qu'enfin la communauté arménienne française retrouve le chemin de la raison et de la paix.
