LA FRANCE SOUTIENT L'AZERBAÏDJAN DANS LE PROCESSUS DE DÉMINAGE
Paris / La Gazette
La France soutient l'Azerbaïdjan dans le processus de déminage, a déclaré l'ambassadeur de France à Bakou, Zacharie Gross, lors de son discours fait à l'ouverture d'une conférence internationale « Déminage humanitaire et objectifs de développement durable » tenue ce vendredi dans la capitale azerbaïdjanaise.
Le diplomate a estimé que « la stratégie de l'Azerbaïdjan est importante pour le travail commun avec la communauté internationale, d'ajouter : la France est heureuse de soutenir l'Azerbaïdjan dans le processus de déminage ».
Le 25 fevrier 2022, l'Agence du déminage de l’Azerbaïdjan et l'Ambassade de France à Bakou ont signé une Déclaration d'intention pour soutenir l'opération de déminage humanitaire en Azerbaïdjan.
Le document a été signé par le président du conseil d'administration de l'Agence, Vugar Suleymanov, et l'ambassadeur français Zacharie Gross.
Ce document, qui vise à renforcer la capacité technique de l'Agence du déminage de l’Azerbaïdjan, à soutenir les activités visant à créer un environnement de vie sûr, contribuera au retour des anciennes personnes déplacées dans leurs terres natales.
Les principaux domaines couverts par la déclaration comprennent l'achat d'équipements de déminage avec le soutien de l'Ambassade et la formation à l'utilisation du matériel acquis.
Les champs de mines - principal obstacle au rapatriement des quelque 600 000 citoyens azéris
Après plus d'un mois d'action militaire pour libérer ses territoires de l'occupation arménienne de fin septembre à début novembre 2020, l'Azerbaïdjan a poussé l'Arménie à signer l’acte de capitulation.
Cette guerre s’est soldée par la victoire des forces azerbaïdjanaises qui, après une offensive de 44 jours, ont récupéré plusieurs districts perdus dans les années 1990.
30 ans d'occupation arménienne s’achevaient ainsi par une déclaration tripartite signée le 10 novembre 2020 par l’Azerbaïdjan, l'Arménie et la Russie. En vertu de cette déclaration, l'Arménie a également restitué à l'Azerbaïdjan les districts occupés d'Aghdam, Kalbadjar et Latchine.
Bien l'azerbaïdjan ait établi son contrôle sur ses territoires libérés, les champs de mines empêchent encore les centaines de milliers de réfugiés azerbaïdjanais, ayant fui l’ouest du pays après la défaite contre l’Arménie dans les années 1990, de retourner dans leur région natale.
Pour l’Azerbaïdjan, cette contamination des sols représente le principal obstacle au rapatriement des quelque 600 000 citoyens azéris expulsés par les troupes arméniennes lors de la première guerre du Haut-Karabakh, achevée en 1994.
Les autorités azéries assurent que les mines ont été posées en deux vagues: d’abord dans les années 1990, puis l’année dernière lors de la retraite des troupes arméniennes. Le travail de déminage pourrait durer au moins une décennie.
Les cartes des champs de mines pas tout à fait exactes
Le 4 décembre 2021, l'Arménie a fourni à la partie azerbaïdjanaise toutes les cartes des champs de mines dans les territoires azerbaïdjanais libérés suite à la deuxième guerre du Karabakh en 2020.
Cependant, la partie azerbaïdjanaise dénonce que les cartes remises par l'Arménie jusqu'à présent ne sont pas tout à fait exactes.
Aujourd'hui, lors de la conférence, le conseiller diplomatique du président azerbaïdjanais, Hikmet Hadjiyev a déclaré que « seuls 25 % des cartes de champs de mines fournies par l'Arménie à l'Azerbaïdjan étaient utiles ».
Selon M. Hadjiyev, les terres de l'Azerbaïdjan désormais libérées font partie des territoires les plus minés au monde.
Il a souligné que « les arméniens ont planté des millions de mines pendant une trentaine d'années d'occupation ».
« Au lieu de planter des arbres, ils ont planté des mines. À la suite des explosions, des militaires et des civils ont été tués et blessés », a déploré M. Hadjiyev.
