NICOLA STURGEON QUITTE SON POSTE DE PREMIÈRE MINISTRE D'ÉCOSSE DANS UN CONTEXTE DE REVERS POLITIQUES
Paris / La Gazette
Nicola Sturgeon, la figure de proue du mouvement indépendantiste écossais, a annoncé ce mercredi qu'elle allait démissionner après huit années passées à la tête de l'Écosse.
La dirigeante du Scottish National Party a fait cette annonce lors d'une conférence de presse à Édimbourg. Elle restera en fonction jusqu'à ce qu'un nouveau dirigeant du SNP soit nommé.
Mme Sturgeon a déclaré qu'elle savait que le « moment est venu » pour elle de démissionner, ajoutant que c'est « juste pour moi, pour mon parti et pour le pays. »
« Tout d'abord, même si je sais qu'il sera tentant de la voir comme telle, cette décision n'est pas une réaction à des pressions à court terme », a souligné Mme Sturgeon, qui a dû faire face à des tensions croissantes avec le gouvernement britannique à Londres au sujet de l'indépendance de l'Écosse, ainsi qu'à la décision de Westminster de bloquer une loi écossaise visant à permettre aux personnes transgenres en Écosse de changer leur genre légal sans diagnostic médical.
« Cette décision découle d'une évaluation plus profonde et à plus long terme », a-t-elle ajouté.
Mme Sturgeon a admis qu'elle ne pouvait plus donner toute son énergie au travail, et qu'elle sentait qu'elle devait le dire maintenant. « J'ai lutté avec cela, bien qu'avec des niveaux d'intensité variables depuis quelques semaines », a lancé la dirigeante de 52 ans. « Donner absolument tout ce que l'on a de soi-même à ce travail est la seule façon d'y arriver ».
Elle a expliqué qu'il était difficile d'avoir une vie privée, notant qu'il était difficile de « rencontrer des amis pour prendre un café ou se promener seul » et a observé qu'il y avait une « brutalité » dans la vie au sommet.
Mme Sturgeon a ajouté qu'elle espérait que son successeur serait « quelqu'un qui ne serait pas soumis aux mêmes opinions polarisées, justes ou injustes, que moi ».
L'annonce choc de mercredi a donné lieu à des spéculations haletantes sur le timing de Mme Sturgeon, d'autant plus qu'elle s'était récemment engagée à faire de la prochaine élection générale britannique un second référendum de facto sur l'indépendance de l'Écosse.
Alors que Mme Sturgeon a souligné qu'elle estimait ne pas avoir assez de forces pour remplir ses fonctions, la liste de ses maux de tête politiques s'est allongée. Les sondages du SNP ont chuté, ce qui a affaibli son emprise sur la politique écossaise.
Mme Sturgeon a perdu le soutien de son parti depuis qu'elle a tenté d'introduire le projet de loi controversé sur l'identification du genre, certains sondages suggérant qu'une majorité d'Écossais ont soutenu la décision du gouvernement britannique d'utiliser ses pouvoirs pour bloquer la proposition. Et son mari a été pris dans un scandale à la fin de l'année dernière, après qu'il ait été rapporté qu'il avait personnellement prêté 100 000 £ au SNP.
