L'expert russe Igor Korotchenko : L'Arménie crée des incidents à la frontière avec l'Azerbaïdjan pour se soustraire aux obligations découlant de la déclaration trilatérale
Paris / Lagazetteaz
L'Arménie crée des incidents frontaliers [à la frontière avec l'Azerbaïdjan] pour éviter de remplir les obligations qu'elle a prises et signées en novembre 2020 [dans le cadre de la déclaration trilatérale faite par le président azerbaïdjanais, le Premier ministre arménien et le président russe pour mettre fin à la seconde guerre du Karabagh en 2020], et en janvier 2021, a déclaré à Lagazetteaz le rédacteur en chef du magazine « National Defense », expert militaire russe, Igor Korotchenko.
« L'Arménie ne peut pas dire : "Nous ne les remplirons pas." Tout le monde ferait de l'obstruction à l'Arménie [dans ce cas]. Elle organise donc une provocation armée, en accuse l'Azerbaïdjan et, sur cette base, refuse de déterminer le tracé exact des frontières, et d'avancer dans la mise en œuvre de la déclaration trilatérale. C'est une tactique nécessaire pour ne pas remplir les obligations que l'Arménie a officiellement assumées », a dit M. Korotchenko.
Il a également noté que les autorités azerbaïdjanaises proposent à l'Arménie de signer un traité de paix, qui établirait la normalisation des relations entre les deux pays, et l'intégrité territoriale serait mutuellement reconnue.
Selon l'expert, il est extrêmement important de mettre un terme politique à ce conflit de longue date, sanglant et difficile.
« L'Azerbaïdjan vise un développement constructif de la situation dans la région, ce qui nécessite un traité de paix avec l'Arménie. Bien entendu, le traité de paix implique le processus de délimitation et de démarcation de la frontière le plus tôt possible. L'Arménie n'en veut pas, car elle a toujours des revendications territoriales sur cette partie de la région azerbaïdjanaise du Karabagh, où se trouvent aujourd'hui les soldats de maintien de la paix russes, malgré les résultats de la seconde guerre du Karabagh, qui s'est avérée fatalement infructueuse pour l'Arménie », a ajouté M. Korotchenko.
Pour lui, l'Arménie tente à nouveau d'organiser une sorte d'affrontement frontalier avec l'Azerbaïdjan, puis d'appeler à l'aide l'OTSC [Organisation du Traité de sécurité collective] et la Russie, en prétendant être victime d'une agression, et si cela ne fonctionne pas, elle envisage d'impliquer l'Union européenne dans ce processus, en particulier la France.
L'expert a fait remarquer que l'Arménie n'a pas rejeté le revanchisme, les revendications territoriales contre l'Azerbaïdjan, et le démontre en augmentant la tension militaire.
« Les bombardements ne peuvent être accidentels. Il s'agit d'une politique délibérée et volontaire. Aujourd'hui, l'Arménie est incapable de mener une guerre à grande échelle contre l'Azerbaïdjan. C'est pourquoi elle choisit la tactique de ces petites provocations armées, dans lesquelles l'Arménie rejette encore plus la responsabilité sur l'Azerbaïdjan. Cela peut se transformer en une escalade imprévisible des événements. Le principal danger des provocations consiste en une possible internationalisation du conflit, une tentative d'impliquer la France. Les bases étrangères et les troupes étrangères ne peuvent pas être déployées sur le territoire des pays de l'OTSC sans le consentement des autres membres de l'organisation », a opiné M. Korotchenko.
L'expert a indiqué que la région a maintenant besoin de paix et de tranquillité, et que ces provocations militaires n'apporteront pas le résultat souhaité.
« L'économie arménienne est en très mauvais état, la récession se poursuit et le système financier est détruit. Il est important pour l'Arménie de respecter la déclaration trilatérale, notamment en ce qui concerne le déblocage des liaisons économiques et de transport. Cela aidera à normaliser son économie », a-t-il poursuivi.