LA RÉUNION DU G20 SUR L'ENVIRONNEMENT SE TERMINE SANS ACCORD SUR LA CRISE CLIMATIQUE
Paris / La Gazette
Les ministres de l'environnement des pays du G20 ne sont pas parvenus à se mettre d'accord sur les moyens de réduire les émissions et sur d'autres mesures cruciales pour faire face à la crise climatique mondiale avant la conférence des Nations Unies sur le changement climatique qui se tiendra à la fin de l'année.
Vendredi, le commissaire européen chargé de l'environnement a critiqué les résultats de la réunion des plus grandes économies mondiales qui s'est tenue dans la ville indienne de Chennai. Il a déclaré que cela montrait que les pays du G20, qui représentent jusqu'à 80 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, n'étaient « nulle part » en ce qui concerne leurs engagements en matière de lutte contre le changement climatique.
« On nous a demandé de faire des choix audacieux, de faire preuve de courage, d'engagement et de leadership, mais nous n'y sommes pas parvenus collectivement », a déploré Virginijus Sinkevicius, un jour après que le chef de l'ONU, Antonio Guterres, a averti que le mois de juillet avait été le mois le plus chaud jamais enregistré sur la planète, et de loin.
Une vague de chaleur étouffante a balayé l'hémisphère nord, avec des températures record qui ont provoqué des incendies de forêt mortels en Grèce, en Italie et en Algérie.
M. Sinkevicius a ajouté que certaines délégations avaient même tenté de revenir sur des engagements antérieurs en matière de climat.
« Nous ne pouvons pas nous laisser guider par le plus petit dénominateur commun ou par des intérêts nationaux étroits. Nous ne pouvons pas permettre que le rythme du changement soit déterminé par les personnes les plus lentes dans la salle », a-t-il indiqué à ses collègues ministres.
Aucune avancée n'a été possible sur plusieurs points clés, notamment sur l'obtention d'un consensus concernant l'augmentation drastique de l'utilisation des énergies renouvelables.
Cet échec intervient une semaine à peine après que le G20, un bloc composé de 19 pays et de l'Union européenne, s'est mis d'accord sur l'abandon progressif des combustibles fossiles.
Le ministre indien de l'environnement, Bhupendra Yadav, a déclaré que son pays, qui assure actuellement la présidence tournante du G20, publiera bientôt une déclaration finale au lieu d'un communiqué commun, qui est publié lorsqu'il y a un accord unanime entre les nations membres sur toutes les questions.
Le ministre français de la Transition écologique, Christophe Bechu, a déclaré à l'Agence France-Presse, à l'issue de la réunion, qu'il était « très déçu » du résultat.
« Nous n’avons pas pu atteindre un accord sur un plafonnement des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2025 », a-t-il dit.
M. Bechu a ajouté que les discussions avec la Chine, l'Arabie saoudite et la Russie avaient été « compliquées ».
