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CONFÉRENCE SUR GAZA À L'ÉLYSEE : SELON EMMANUEL MACRON, LA PROTECTION DES CIVILS N'EST PAS "NÉGOCIABLE"

9 Novembre 2023 22:30 (UTC+01:00)
CONFÉRENCE SUR GAZA À L'ÉLYSEE : SELON EMMANUEL MACRON, LA PROTECTION DES CIVILS N'EST PAS "NÉGOCIABLE"
CONFÉRENCE SUR GAZA À L'ÉLYSEE : SELON EMMANUEL MACRON, LA PROTECTION DES CIVILS N'EST PAS "NÉGOCIABLE"

Paris / La Gazette

Le président français Emmanuel Macron a appelé à une pause humanitaire dans les combats entre Israël et les groupes palestiniens à Gaza, affirmant qu'Israël devait prendre des mesures pour éviter les victimes civiles.

S'exprimant lors d'une conférence à l'Elysée jeudi visant à coordonner l'aide destinée à l'enclave palestinienne, le président français a déclaré que la lutte contre le terrorisme ne pouvait être menée "sans règles" alors qu'Israël pilonne la bande de Gaza avec des raids aériens qui, selon le ministère de la Santé de Gaza, ont tué 10 812 Palestiniens, dont plus de 4 400 enfants, depuis le 7 octobre.

"La situation est grave et s'aggrave chaque jour. Nous avons besoin d'une pause humanitaire très rapidement et d'un cessez-le-feu", a martelé Emmanuel Macron, soulignant que la protection des civils n'était pas "négociable".

La conférence a rassemblé des dizaines de pays, d'organisations internationales et d'agences d'aide pour discuter des conditions humanitaires désastreuses à Gaza. Des propositions de corridor maritime humanitaire, d'hôpitaux de campagne et d'aide financière ont été discutées alors que le siège israélien réduit l'accès à la nourriture, à l'électricité et au carburant pour les plus de 2,3 millions d'habitants de la bande de Gaza.

Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Shoukry, a déclaré que de telles mesures "dépassent de loin le droit à l'autodéfense" et a accusé Israël de "violations du droit humanitaire international".

Des représentants de plusieurs pays arabes, dont le premier ministre de l'Autorité palestinienne Mohammad Shtayyeh, ont assisté à la conférence, aux côtés de fonctionnaires de l'ONU et de représentants de pays occidentaux, mais peu de chefs d'État ou de ministres des Affaires étrangères étaient présents.

"Combien de Palestiniens doivent être tués pour que la guerre s'arrête ?", s'est interrogé M. Shtayyeh. "Est-ce que tuer 10 000 personnes en 30 jours est suffisant ?"

Alors que les attaques israéliennes déplacent plus de 70 % de la population de Gaza et submergent le fragile système de santé de la bande, un petit filet d'aide humanitaire a été autorisé à entrer par le point de passage de Rafah avec l'Égypte. Mais ces livraisons sont loin d'être suffisantes pour soulager la situation humanitaire désastreuse, qui a été poussée jusqu'au point de rupture.

Philippe Lazzarini, commissaire général de l'Unrwa (agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens), a insisté sur la nécessité d'ouvrir tous les points de passage vers Gaza.

"Nous ne pouvons pas attendre une minute de plus pour un cessez-le-feu humanitaire ou la levée du siège qui est une punition collective", a ajouté Jan Egeland, secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés.

Plus de 1,5 million de personnes ont fui leurs foyers et on estime à 1,2 milliard de dollars le montant nécessaire pour répondre à la crise dans le territoire palestinien.

Les autorités françaises ont indiqué qu'elles envisageaient également d'évacuer les blessés sur des navires-hôpitaux en Méditerranée, au large de la côte de Gaza. Paris a envoyé un porte-hélicoptères au large de Chypre et en prépare un autre avec des capacités médicales à bord.

La France a déjà fourni une aide humanitaire supplémentaire de 20 millions d'euros (21,4 millions de dollars) à Gaza par l'intermédiaire des Nations Unies et d'autres partenaires depuis que la guerre a éclaté le 7 octobre, et a envoyé 54 tonnes de matériel d'aide par le biais de trois vols vers l'Égypte.

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