COMMEMORATION DU MASSACRE DE KHODJALY : UN CONCERT À LA SALLE CORTOT À PARIS
Paris / La Gazette
Ce fut une tragédie, comme celle d’Oradour sur Glane où la division SS Das Reich assassina plus de 400 innocents, ou celle des grottes de Dahra où l’armée du général Bugeaud fit asphyxier par le feu des centaines de civils algériens.
Voici 30 ans, le 26 février 1992, 613 civils furent massacrés par l’armée arménienne, dont 106 femmes, 63 enfants et 70 vieillards. 1275 personnes furent prises en otage, et le sort de 150 d’entre eux reste encore inconnu aujourd’hui. Et comme si l’horreur n’était pas encore à son comble, les militaires arméniens se livrèrent à des mutilations et des actes de barbarie sur les cadavres des civiles tués.
En hommage aux victimes, un concert a été donné jeudi 24 février à la salle Cortot, à Paris, en présence de l’Ambassadeur d’Azerbaïdjan en France, Monsieur Rahman Mustafayev et de l’Ambassadeur de l’Azerbaïdjan auprès de l’UNESCO, Monsieur Elman Aboullayev.
Un concert qui faillit ne pas avoir lieu, car les églises qui, d’ordinaire, accueillent les concerts commémoratifs des victimes azerbaïdjanaises, avaient, cette fois, dû fermer leurs portes sous la menace des extrémistes arméniens.
La salle Cortot est l’une des meilleures salles de concert de France. Elle fut construite pour l’école fondée par Alfred Cortot, le célèbre pianiste, par le non moins célèbre architecte Auguste Perret à qui l’on doit notamment le théâtre des Champs Elysées, le Palais d’Iena, et la reconstruction de la ville du Havre. Une salle à l’acoustique tellement exceptionnelle que Cortot dira : « Auguste Perret nous avait dit : Je vous ferai une salle qui sonnera comme un violon. Il a dit vrai. Mais il se trouve-ce qui dépasse nos espérances- que ce violon est un Stradivarius »
Un magnifique écrin donc pour un moment d’émotion et de perfection musicale donnée par la formation de jazz dirigée par le pianiste azerbaïdjanais Isfar Sarabski.
Synthétisant avec talent le jazz, le classique et le mugham, Sarabski a offert au public un voyage, mélancolique et joyeux, au cœur du peuple azerbaïdjanais qui n’oublie pas, mais ressuscite, au dessus de ses terres brûlées, les délices passés de son « jardin noir », sans rancune et sans haine.
Il était accompagné à la batterie de Sasha Mashin, de Makar Novikov à la contrebasse, et au tar de Behruz Zeynal.
En introduction à la soirée, l'ambassadeur d'Azerbaïdjan en France Monsieur Rahman Mustafayev et le représentant permanent de l'Azerbaïdjan auprès de l'UNESCO, Monsieur Elman Abdullayev, ont prononcé des discours sur le massacre de Khodjaly. Non pour attiser la haine, mais au contraire pour que la reconnaissance des faits passés libère le pardon et ouvre la porte à la paix et à la réconciliation.
