L'UKRAINE REVENDIQUE LES GAINS DE BAKHMOUT APRÈS UNE RECRUDESCENCE DES COMBATS
Paris / La Gazette
L'Ukraine a déclaré vendredi qu'elle avait repris des pans entiers de terrain près de la ville de Bakhmout, sur la ligne de front, alors que la Russie a insisté sur le fait qu'elle avait repoussé une attaque le long d'une large portion de la ligne de front.
Evgeniy Prigozhin, le chef du groupe mercenaire Wagner, qui est le fer de lance de l'attaque de Moscou sur Bakhmout, a accusé l'armée russe de « fuir » les environs de la ville de l'est de l'Ukraine.
Les rapports contradictoires en provenance du front indiquent une augmentation des combats après des mois de stabilité relative, alors que les attentes concernant l'offensive de printemps de Kiev sont de plus en plus grandes.
Moscou a également dénoncé comme « extrêmement hostile » la décision britannique d'envoyer des missiles à longue portée en Ukraine.
La question de savoir quand et où l'Ukraine pourrait lancer sa riposte, dont les enjeux sont considérables, fait l'objet de spéculations constantes, alors même que le président Volodymr Zelensky a insisté en début de semaine sur le fait que son armée avait besoin de plus de temps pour se préparer.
Ces nouveaux combats ont eu lieu alors que la Chine a annoncé qu'elle enverrait un envoyé spécial en Europe la semaine prochaine, dans le cadre des efforts déployés par Pékin pour se présenter comme un artisan de la paix.
La Chine prévoit d'envoyer un diplomate de haut rang, Li Hui, en Ukraine, en Pologne, en France, en Allemagne et en Russie pour « communiquer avec toutes les parties sur le règlement politique de la crise ukrainienne ».
De l'Ukraine au Moyen-Orient, Pékin a cherché ces derniers mois à se positionner comme un médiateur jouant un rôle de premier plan dans la résolution des crises mondiales.
Mais alors que la Chine se présente comme une partie neutre dans la guerre en Ukraine, elle a été critiquée en Occident pour avoir refusé de condamner Moscou pour l'invasion.
M. Zelensky est attendu à Rome ce samedi pour s'entretenir avec des dirigeants politiques et éventuellement avec le pape François. Il s'agit de sa première visite en Italie depuis l'invasion russe.
Sur le champ de bataille, l'Ukraine a insisté que ses forces avaient progressé de deux kilomètres près de Bakhmout, théâtre de la bataille la plus longue et la plus sanglante depuis l'invasion de Moscou, qui dure depuis plus d'un an.
Bakhmout, qui comptait autrefois une population d'environ 70 000 personnes, a été détruite au fur et à mesure des avancées des forces russes au cours des derniers mois, qui se sont emparées de quelque 80 % de la ville.
Moscou a nié que l'Ukraine ait fait des percées dans cette région, ajoutant vendredi qu'elle avait repoussé les forces de Kiev sur plus de 95 kilomètres de front près de la ville de Soledar, dans l'est du pays.
Le ministère russe de la Défense a précisé que l'Ukraine avait déployé plus de 1 000 militaires et jusqu'à 40 chars.
Le chef de Wagner, Prigozhin, a toutefois affirmé que l'armée conventionnelle de Moscou « s'est simplement enfuie par les flancs » près de Bakhmout.
Prigozhin a insisté sur le fait que « les flancs sont défaillants, le front s'effondre » dans cette zone et a estimé que les dirigeants russes minimisaient la gravité de la situation.
« C'est pourquoi nous devons cesser immédiatement de mentir », a martelé le chef de Wagner dans une déclaration vidéo diffusée sur les médias sociaux.
