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UNE CRISE QUI DURE DEPUIS 3 ANS PLONGE 165 MILLIONS DE PERSONNES DANS LA PAUVRETÉ, SELON LES ESTIMATIONS DE L'ONU

15 Juillet 2023 21:13 (UTC+01:00)
UNE CRISE QUI DURE DEPUIS 3 ANS PLONGE 165 MILLIONS DE PERSONNES DANS LA PAUVRETÉ, SELON LES ESTIMATIONS DE L'ONU
UNE CRISE QUI DURE DEPUIS 3 ANS PLONGE 165 MILLIONS DE PERSONNES DANS LA PAUVRETÉ, SELON LES ESTIMATIONS DE L'ONU

Paris / La Gazette

La pandémie de COVID-19, la crise du coût de la vie et la guerre en Ukraine ont fait basculer 165 millions de personnes dans la pauvreté depuis 2020, selon les Nations Unies, qui appellent à une pause dans les remboursements de la dette des pays en développement.

En raison de ces chocs, 75 millions de personnes seront tombées dans l'extrême pauvreté, définie comme le fait de vivre avec moins de 2,15 dollars par jour, entre 2020 et la fin de 2023, et 90 millions de personnes supplémentaires tomberont sous le seuil de pauvreté de 3,65 dollars par jour, selon une étude publiée par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).

« Ce sont les plus pauvres qui souffrent le plus et leurs revenus en 2023 devraient rester inférieurs aux niveaux d'avant la pandémie », indique le rapport.

« Les pays qui ont pu investir dans des filets de sécurité au cours des trois dernières années ont empêché un nombre important de personnes de tomber dans la pauvreté », a déclaré Achim Steiner, chef du PNUD, dans un communiqué.

« Dans les pays très endettés, il existe une corrélation entre des niveaux élevés de dette, des dépenses sociales insuffisantes et une augmentation alarmante des taux de pauvreté », a-t-il ajouté.

Le rapport appelle à une « pause dette-pauvreté » dans les pays en difficulté économique « afin de réorienter le remboursement de la dette vers le financement des dépenses sociales et la lutte contre les effets des chocs macroéconomiques ».

« La solution n'est pas hors de portée du système multilatéral », affirme le rapport.

Selon un autre rapport de l'ONU publié le 12 juillet, quelque 3,3 milliards de personnes, soit près de la moitié de l'humanité, vivent dans des pays qui consacrent davantage d'argent au paiement des intérêts de la dette qu'à l'éducation et à la santé.

Et les pays en développement, bien que moins endettés, paient plus d'intérêts, en partie à cause des taux d'intérêt plus élevés.

Selon le rapport, le coût annuel de la sortie de la pauvreté des 165 millions de nouveaux pauvres s'élèverait à plus de 14 milliards de dollars, soit 0,009 % de la production mondiale et un peu moins de 4 % du service total de la dette extérieure publique en 2022 pour les économies en développement.

Si l'on tient également compte des pertes de revenus subies par les personnes déjà pauvres avant les chocs, le coût de l'atténuation atteindrait quelque 107 milliards de dollars, soit 0,065 % du PIB mondial et environ un quart du service total de la dette publique extérieure, selon les estimations des auteurs du rapport.

« L'inaction en matière de restructuration de la dette souveraine des pays en développement a un coût humain », a estimé M. Steiner. « Nous avons besoin de nouveaux mécanismes pour anticiper et absorber les chocs et faire en sorte que l'architecture financière fonctionne pour les plus vulnérables », a-t-il insisté.

En début de semaine, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, qui prône une réforme des institutions financières internationales, a dénoncé « notre système financier mondial obsolète, qui reflète la dynamique du pouvoir colonial de l'époque où il a été créé ».

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