LA TURQUIE RAPPELLE SON AMBASSADEUR EN ISRAËL EN RAISON DE LA "TRAGÉDIE HUMANITAIRE À GAZA"
Paris / La Gazette
La Turquie a rappelé son ambassadeur en Israël pour des consultations sur les bombardements continus d'Israël contre les civils dans la bande de Gaza et la détérioration de la situation humanitaire dans l'enclave assiégée.
Le ministère turc des Affaires étrangères a annoncé samedi que Sakir Ozkan Torunlar était rappelé "en raison de la tragédie humanitaire qui se déroule à Gaza, causée par les attaques incessantes d'Israël contre les civils et le refus d'Israël de répondre aux appels à un cessez-le-feu et à l'acheminement continu et sans entrave de l'aide humanitaire".
Cette décision intervient alors que la rhétorique d'Ankara devient de plus en plus critique à l'égard d'Israël, qui a tué environ 9 500 Palestiniens, dont 3 900 enfants, dans la bande de Gaza depuis les attaques du Hamas du 7 octobre, qui ont fait environ 1 400 morts.
Le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Lior Haiat, a critiqué cette décision en la qualifiant de "nouvelle mesure du président turc qui se range du côté de l'organisation terroriste Hamas", dans un message publié sur X, anciennement connu sous le nom de Twitter.
La Turquie accueille des membres du Hamas, qu'elle ne considère pas comme une organisation "terroriste" à l'instar des Etats-Unis et de l'Union européenne. Elle a appelé à un cessez-le-feu immédiat, contrairement aux gouvernements occidentaux.
Vendredi, le président turc Recep Tayyip Erdogan a clamé qu'il rompait tout contact avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Le mois dernier, des diplomates israéliens avaient quitté la Turquie pour des raisons de sécurité après que de nombreuses manifestations pro-palestiniennes eurent éclaté dans le pays. Le ministère des affaires étrangères a ensuite déclaré qu'il avait rappelé les diplomates pour évaluer l'état des relations bilatérales.
Alors que les appels internationaux en faveur d'un cessez-le-feu à Gaza se multiplient, M. Netanyahu refuse toute perspective de ce type, tandis que l'armée israélienne pénètre dans la bande de Gaza sur le terrain et continue de la bombarder.
L'aide humanitaire a commencé à affluer à Gaza à la fin du mois dernier par le point de passage de Rafah, le seul passage dans l'enclave qui ne soit pas contrôlé par Israël, mais les organisations de défense des droits de l'homme continuent d'avertir que la situation humanitaire est désastreuse.
