LA SERBIE RÉDUIT LA PRÉSENCE DE SES TROUPES PRÈS DE LA FRONTIÈRE AVEC LE KOSOVO
Paris / La Gazette
La Serbie a annoncé le retour à la normale des effectifs militaires à la frontière avec le Kosovo, dans un contexte de tensions persistantes dans la région et d'avertissements lancés par des pays du monde entier.
La fusillade dans le nord instable du Kosovo, au cours de laquelle un policier kosovar et trois tireurs serbes ont été tués, a déclenché l'une des plus graves escalades depuis des années dans l'ancienne province séparatiste serbe dont la population est à majorité albanaise.
Une trentaine d'hommes armés ont participé à la fusillade qui a duré des heures dans le village de Banjska le 24 septembre, après avoir tendu une embuscade à une patrouille de police et s'être ensuite barricadés dans un monastère orthodoxe près de la frontière septentrionale avec la Serbie.
Le nombre de soldats serbes déployés près de la frontière avec le Kosovo a été réduit de 8 350 à 4 500, a déclaré le chef d'état-major de l'armée serbe, le général Milan Mojsilovic, à des journalistes à Belgrade lundi.
"Cela signifie que le nombre normal de troupes se trouve dans la région, a-t-il ajouté. Le régime opérationnel des unités (de l'armée serbe) chargées de sécuriser la ligne administrative avec le Kosovo est revenu à la normale".
Cette annonce intervient alors que Washington a exhorté vendredi la Serbie à retirer ses forces de la frontière avec le Kosovo, après avoir constaté ce qu'il a appelé un renforcement militaire serbe "sans précédent".
La Serbie a déployé des chars et des pièces d'artillerie sophistiqués à la frontière après les affrontements meurtriers qui ont éclaté dans le monastère du nord du Kosovo la semaine dernière, a averti la Maison Blanche.
Lundi, M. Mojsilovic s'est dit surpris par la "profonde inquiétude de certains" concernant les forces serbes déployées pendant ce qu'il a appelé une "crise de sécurité".
En décembre 2022 et en mai 2023, lors de "crises sécuritaires similaires", la Serbie a déployé 14 000 soldats dans la région, a-t-il évoqué.
À l'époque, contrairement à ce qui s'est passé il y a une semaine, ils étaient au "plus haut niveau d'alerte", a ajouté M. Mojsilovic.
